top of page

Au Musée de l'Orangerie jusqu'au 15 janvier 2024

Thématique :

Près d’un siècle après la rencontre entre les deux hommes en 1914, cette exposition se propose de revenir sur l’un des moments emblématiques de la vie d’Amedeo Modigliani, celui où Paul Guillaume devient son marchand. Elle s’attachera à explorer la manière dont les liens entre les deux personnages peuvent éclairer la carrière de l’artiste.

À son arrivée à Paris en 1906, Modigliani, artiste juif d’origine italienne, est peintre. Sa rencontre avec Constantin Brancusi, sculpteur d’origine roumaine, en 1909, agit pour lui comme une révélation : il s’initie à la sculpture et s’y consacre presque exclusivement jusqu’en 1914. Sa rupture avec cette pratique est aussi soudaine que totale : de 1914 à sa mort en 1920, il renoue avec la peinture et produit alors de nombreux tableaux consacrés principalement à la seule figure humaine. C’est cette pratique de la peinture qui est au cœur de la relation entre l’artiste et le marchand. Paul Guillaume l’encourage, lui loue un atelier à Montmartre, fait connaître ses toiles dans les cercles artistiques et littéraires parisiens. Il achète, vend et collectionne ses œuvres.

C’est par l’entremise du poète Max Jacob (1876-1944) que le jeune galeriste et collectionneur Paul Guillaume aurait découvert Modigliani en 1914. Il devient alors vraisemblablement son marchand, comme on le comprend à la lecture de la correspondance entre Paul Guillaume et son mentor, le poète et critique d’art Guillaume Apollinaire (1880-1918) alors au front. C’est dans ce contexte parisien que Modigliani immortalise son galeriste dans une série de portraits peints et dessinés restés célèbres : il en réalise pas moins de quatre entre 1915 et 1916. Le premier d’entre eux, conservé au musée de l’Orangerie, proclame la relation privilégiée qu’entretiennent le marchand et l’artiste. Guillaume, qui n’a alors que vingt-trois ans, est représenté en costume, ganté et cravaté comme un pilote visionnaire de l’avant-garde, surplombant les mots « Novo Pilota ». Cette inscription nous laisse entrevoir que le galeriste suscite alors un grand espoir chez le peintre. Guillaume, à travers ses récits, nous dresse aussi le portrait d’un Modigliani plus intime avec lequel il partage des affinités artistiques et littéraires. Leur intérêt commun pour l’art africain est manifeste. Les deux hommes sont également sensibles à la littérature et à la poésie. Guillaume se souvient ainsi que Modigliani « aimait et jugeait la poésie, non point à la manière froide et incomplète d’un agrégé de faculté, mais avec une âme mystérieusement douée pour les choses sensibles et aventureuses. »

Mon commentaire

On ne peut pas se permettre de manquer une exposition consacrée à Modigliani me direz-vous ? Quoique, en fait, en relisant attentivement son intitulé, Amadeo Modigliani n’est pas la seule personnalité à être mise en avant. Il faut en effet bien se résoudre à constater que c’est plus à une rétrospective des œuvres commercialisées par Paul Guillaume-- dont les portraits sont ici particulièrement nombreux- que cette expo est consacrée. Dès l’âge de 23 ans, ce jeune homme au physique de dandy et au regard assuré a su séduire non seulement nombre de spectateurs et par voie de conséquence a été le catalyseur du succès d’un grand nombre d’artistes.

Bien sûr, les peintures de Modigliani- essentiellement des portraits au style très reconnaissable mais aussi un nu - qui sont présentées ici sont magnifiques, mais n’occupent malheureusement en réalité que les deux premières salles de l’exposition.

Les autres salles sont l’occasion de retrouver des œuvres d’autres peintres dont Paul Guillaume a été le marchand attitré d’autres grands peintres comme Maurice Utrillo, Pierre Auguste Renoir, André Derain, Henri Matisse …ce qui prouve l’étendue du pouvoir de Paul Guillaume, pourtant décédé à l’âge précoce de 42 ans. Il est vrai que la majeure partie de la sélection de ce collectionneur français d’art moderne est conservée au musée de l’Orangerie de Paris.

Ma note : 15/20
IMG_1058.JPG

-Modigliani - Portrait de Paul Guillaume 1915 photo perso

IMG_1077.JPG

Nu - Photo Perso

IMG_1066.JPG

Madame Pompadour  -1915 (Photo Perso)

IMG_1070.JPG

Portrait de Max Jacob -1916 (photo perso)

bottom of page