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Résumé

Fragments d’une histoire française qui s’ouvre sur le récit peu connu d’une communauté cambodgienne traumatisée par l’exil forcé en 1975.
Enfermée entre les quatre murs de son T2 de Créteil, Lok Yé regarde une cassette de comédie musicale khmère, une histoire d’amour à l’eau de rose. Sa petite-fille, Alice, lui rend visite après l’école. Elle s’installe sur un tabouret en plastique avec une part de gâteau au pandan et observe cette petite grand-mère silencieuse. Elle voit ses épaules affaissées, son corps qui plisse, lui donnant un air de boule crémeuse. Mais elle ne perçoit pas encore la violence à l’intérieur.
Des années plus tard, elle sent la nécessité de se plonger dans le récit familial pour questionner les femmes qu’ont été sa grand-mère et sa mère, prisonnières d’un passé traumatisé par l’exil forcé. Arrivées en France en 1975 après avoir fui le Cambodge, elles garderont toujours dans leurs corps la mémoire de la guerre et la transmettront aux générations suivantes.

Mon Commentaire

‘Une chance amère’ est un ouvrage autobiographique signé par la jeune autrice Alice Dumas Kol, qui interpelle dans la mesure où il restitue le passé de deux générations de Cambodgiens qui ont dû fuir leur pays d’origine alors que le régime tombait aux mains des Khmers Rouges. Alice Dumas Kol en évoquant ses souvenirs avec Lok Yé, cette petite grand-mère discrète réfugiée dans un petit appartement tout simple de la banlieue parisienne, réouvre une page relativement peu connue de l’histoire de ces réfugiés souvent appelés ‘Boat people’ qui sont arrivés sur le sol français. Il est vrai que l’année 1975 a été l’année de tous les dangers pour la population cambodgienne qui s’est pour les plus chanceux traduite en exil forcé…Mais que sont devenus ceux qui sont restés ?

L’autrice a choisi de remonter le cours de l’histoire et ces décennies passées en se focalisant sur la vie de deux générations de femmes, sa grand-mère Lok Yé bien sûr, mais aussi sa propre mère dont les souvenirs de petite fille sont toujours prégnants. Outre l’évocation dans l’ouvrage de témoignages de victimes face à la terreur du régime Khmer Rouge, Alice Dumas Kol a choisi de poser notamment son regard sur les relations mère-fille à chaque époque, ainsi que sur la maternité à travers les années. On ne peut que constater combien il est difficile encore pour les descendants de ces exilés forcés de se construire un avenir dans un pays étranger alors que le passé pèse encore dans les mémoires par la persistance de nombreuses zones obscures.

Ce premier livre nous apporte une belle réflexion sur l’intégration, sur l’amour, sur la possibilité de se construire et surtout sur la nécessité de transmettre.

Ma note : 14/20
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Photo  tweeter.fr

Photo RTS
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