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C’est le retour d’Anthony Chen, réalisateur singapourien qui a été distingué notamment pour son second film ‘Ilo Ilo’, Caméra d’Or à Cannes en 2013.

Lors de la présentation en avant-première, Anthony Chen a déclaré que le scénario de son nouveau film ‘Un hiver à Yangi’, lui avait été inspiré par ses états d’âme, franchement mélancoliques, en liaison directe avec le confinement imposé lors de l’épidémie du Covid 19, qui a eu pour effet de mettre en doute le fondement même de son activité de jeune metteur en scène.

Lui d’ordinaire habitué à la clémence tropicale a choisi de situer l’action de son film aux antipodes de Singapour, puisqu’il se déroule à Yanji, une ville aux confins de la Chine en bordure de la frontière avec la Corée du Nord…Ainsi c’est un peu son malaise personnel global qu’il projette dans les personnalités des trois personnages qui s’y rencontrent. Il y a d’abord Haofeng (Liu Haoran), jeune shanghaïen invité dans la région pour le mariage d’un ami qui se sent perdu, puis Nana (Zhou Dongyu), une jeune guide touristique qu’il rencontre et le fascine, puis Xiao (Chuxiao Qu), un ami cuisinier de Nana qui recherche auprès d’elle un plus que de l’amitié.

Pourtant, les circonstances font que contre toute attente le trio se lie d’une solide amitié dès une première soirée arrosée, permettant à chacun d’exorciser doucement ses démons et de commencer à assouvir ses désirs enfouis depuis longtemps.

Même si tout n’est pas parfait ni très fluide dans le film, le suivi du quotidien partagé entre ces trois âmes solitaires que tout oppose à première vue procure une sensation de bien-être et ce malgré des ingrédients en place pour tout tourner au drame. On est souvent ému lors de la projection lorsqu’on découvre combien ces jeunes gens qui réalisent combien leur quotidien diffère de leurs aspirations restent malgré tout optimistes…Il faut dire que le casting est excellent, les trois jeunes comédiens déjà célèbres dans les blockbusters chinois relevant haut la main le défi d’être parfaitement crédibles et touchants dans ces rôles beaucoup plus subtils de film d’auteur.