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Au Théâtre du Rond Point jusqu'au 24 juin 2023 -

Mise en scène Catherine Schaub

Acteurs

Romain Brau

Hélèna Noguerra

Christiana Cohendy

Philippe Eveno

Pierre Notte

Synopsis

« Élève des corbeaux, et ils te mangeront les yeux. »

Un lit immense, à la hauteur de sa démesure… Là, Iléna dort, règne et rêve, danse ou convoque des fées, des créatures marines, des lapins géants ou un papillon bavard… Elle a préparé un cocktail détonant, poudre de magie et barbituriques. Elle veut disparaître, s’évaporer dans un nuage de joie et de légèreté. Tout l’en empêche. Ses amours, ses visions, et sa mère, sorcière et tyran, qui vient lui régler son compte. Le lit se fait océan, ring, sépulture ou vaisseau à fantômes. En quatre rêves nimbés de la dinguerie festive d’une reine de la piste, Helena Noguerra, égérie et chanteuse, comédienne et autrice, joue et partage son pays des merveilles, creuset pétillant de mots fous, de fées floues, de mâles veules et d’une « führer » de mère. Mais le funeste n’a aucune chance face à l’imaginaire en liberté d’Iléna.

Mon commentaire

Une pièce originale de 1h20, dotée d’une très belle mise en scène (signée Catherine Schaub) qui traite de l’interprétation des rêves si chers à Freud, avec bien entendu un penchant psychanalyse…

Ces rêves, ce sont ceux d’Iléna (Helena Noguerra), une superbe femme dans la fleur de l’âge qui, déçue par ses amours et plus globalement par la vie décide d’en finir en avalant des barbituriques en quantité suffisante mêlés à une poudre magique, le tout composant un cocktail détonant….Malgré tout, passer de vie à trépas n’est pas aussi simple que cela, surtout quand on est hanté par des visions, qu’on a subi le mépris d’une mère tyrannique ( Christiane Cohendy) qui n’a de cesse de se débarrasser de cette encombrante fille.

Le lit immense couvert d’un drap blanc qui occupe la presque totalité de la scène constitue le décor des quatre rêves - ou plutôt des quatre cauchemars - d’Iléna, où apparaissent les raisons expliquant son acte, à savoir cette mère mal aimante, un amoureux despotique, une fée, une sirène-triton et deux lapins…

Malgré la gravité du thème basé sur un désespoir extrême, on est pourtant régulièrement porté à sourire devant l’univers fantasmagorique que l’on découvre au fil de la pièce. Les textes, signés également par Helena Noguerra, sont souvent beaux, plein de poésie et souvent touchants. D’autant qu’ils abordent de nombreux sujets contemporains comme les relations mère-fille, l’amour ou les mensonges qui ont été assenés depuis notre enfance. Pourtant, Ilana ne porte pas de jugement et laisse le spectateur libre d’en avoir la lecture qu’il souhaite…

Côté mise en scène, tout est savamment pensé, qu’il s’agisse du choix des couleurs, le blanc immaculé du drap qui représente la pureté et l’innocence, les couleurs des costumes portés par Pierre Note et Romain Brau (princes, fée, homme-triton…) donnant le ton de la pure fantaisie de l’imagination et le brun la noirceur de la marâtre, marâtre qui circule tout autour du lit sans jamais pénétrer dans l’espace occupé par sa fille…

La musique et les chansons sont également de la partie, la guitare jouée par Philippe Eveno apportant une touche de tendresse bienvenue.

‘Un Dernier rêve pour la route’ mérite le détour, même s’il est vrai que la vie n’est pas un long fleuve tranquille.

Ma note : 15/20
Helena Noguerra - Photo Paris Match
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