Mon commentaire

Tout le monde ou presque - ainsi que l’attestaient les spectateurs de 15 à 75 ans présents hier soir à la Seine Musicale - connait Starmania. Soit parce que pour les plus anciens, ils étaient les spectateurs de la première époque, époque qui a révélé de nombreux talents tels Daniel Balavoine, Fabienne Thibault, Nanette Workman, Claude Dubois, Diane Dufresne, aux côtés de Michel Berger et France Gall ….Soit parce que les plus jeunes ont été bercés ou séduits pendant leur enfance par les tubes incontournables issus de Starmania diffusés alors sur les Radio FM : RFM, RTL2 ou NRJ ou via les vinyles achetés chez les disquaires par leurs parents. 

En tout cas, pour moi, hier, c’était ma toute première fois ( merci Père Noël!) car je n’avais pas eu la chance dans les années 78-80 de découvrir le spectacle dans sa version originale. La version des années 2000 ne m’avais pas emballé….Trop tôt, trop difficile à refaire au même niveau, autre époque ?

Avant d’assister à la représentation hier, j’avais tout de même entendu çà et là les versions des jeunes interprètes de la version 2022-23, et j’ai plutôt été emballé par leurs prestations, les tessitures ainsi que la puissance de leur voix…

Première impression: dès la présentation de Monopolis, on réalise que les problématiques mises en avant il y a 45 ans sont restées inchangées, notamment en ce qui concerne le monde urbain, les aspects écologiques et le respect de la nature, l’arrivée du populisme avec un Président du PPPP, parti clairement totalitaire d’extrême droite élu à la manière d’un Trump il n’y a pas si longtemps…Le monde du futur de Starmania n’appartient pas totalement au futur…Bref, une fois le décor planté, les protagonistes présentés, on s’intéresse vite à l’interprétation de la nouvelle équipe…

La qualité des interprétations est confirmée dès le début, avec ‘Quand on arrive en ville’ interprétée par Côme (dans le rôle de Johnny Rockfort, le voyou), avec une scénographie et une mise en scène impressionnante - même si cette scène semble un peu ‘hard’, pour être sans doute au goût du jour. On ne peut d’ailleurs que saluer le travail de Thomas Jolly pour cette mise en scène dynamique alliant de nombreux déplacements des acteurs-chanteurs et danseurs dans ces décors en mouvements où s’intercalent la projection de scènes filmées … La suite est à l’avenant, les performances de certains donnent littéralement la chair de poule, les spectateurs se lèvent et chantent…

J’espère vous en avoir dit assez pour vous inciter à y aller, où que vous soyez, ce Starmania version 2023 constitue un incontournable, une oeuvre à la fois lumineuse et sombre ! Longue vie à cette création dramatique cosignée par Luc Plamondon et Michel Berger, qui n’a pas pris une ride.