Mon commentaire :

Avec ‘Simple comme Sylvain’, la réalisatrice québécoise Monia Chokri nous propose une comédie légère mais certainement pas dénuée d’intérêt sur le couple, mais aussi sur l’usure du couple : ainsi, comment Sophia (Magali Lépine Blondeau), charmante quadra professeure de philo en université du troisième âge a-t-elle pu tomber raide dingue de Sylvain, charpentier brut de décoffrage en charge de la rénovation de la maison de campagne qu’elle et son compagnon Xavier (Francis William Rhéaume) ont achetée?

La réalisatrice procède sous couvert d’humour à une analyse bien sentie sur un thème certes bien connu er maintes fois traité. Mais au-delà, cette comédie sur l’adultère est l’occasion de procéder à une étude des milieux sociaux, avec quelques critiques bien senties sur celui des intellos qui évoluent souvent dans des sphères ou le concret n’est que rarement présent, que Monia Chokri oppose avec celui des milieux ruraux très terriens mais qui manquent parfois sérieusement de discernement, voire d’éducation. On rit d’ailleurs souvent en écoutant Sophia reprendre avec tendresse mais aussi un certain agacement les fautes de vocabulaire de son ‘cheum’ Sylvain, mais à l’inverse, on sourit aussi devant le côté emprunté de Sophia vis-à-vis de la nature, ou devant les propos ‘hors sol’ échangés lors des soirées citadines où veulent briller les pseudos intellectuels.

A l’heure où le quotidien est bien sombre, laissez-vous entrainer dans ce jeu de chat et de souris plein de charme entre Sophia et Sylvain – les dialogues sont sous titrés pour le cas où vous ne seriez pas totalement à l’aise avec le québécois - et courez voir cette comédie franchement sympathique.