Mon commentaire :

La talentueuse réalisatrice de ‘Virgin Suicides ‘ ou encore de ‘Marie Antoinette’ Sofia Coppola nous revient avec ‘Priscilla’, le portrait d’une jeune fille qui tombe amoureuse d’Elvis Presley dès son plus jeune âge, et qui va partager la vie du ‘King’ jusqu’à ses 29 ans, en 1972. Ce film, adapté des mémoires de Priscilla Beaulieu Presley elle-même et co-signée par Sandra Harmon arrive quelques mois après la vibrionnante et flashy composition de Baz Luhrmann, ‘Elvis’, qui d’ores et déjà portait un regard très cru sur le monde du célèbre crooner.

Car ici, le centre d’intérêt, c’est bien Priscilla (Cailee Spaeny),  cette collégienne à l’éducation stricte qui, contre l’avis de ses parents, va finir par quitter l’Allemagne et Wiesbaden où son père soldat a été envoyé après guerre pour rejoindre l’idole de tous les jeunes et son amour Elvis (Jacob Elordi) , aux Etats Unis. Bien que les époques soient parfaitement reconstituées, on n’entend en fait  presque jamais les chansons d’Elvis Presley, qui entame par ailleurs une carrière à Hollywood et qui oblige Priscilla à s’épanouir sans amis dans une cage dorée. Le film raconte comment elle est progressivement tombée sous l’emprise d’un homme amoureux mais très infidèle et convoité, devenu le centre d’un monde où règnent l’addiction aux somnifères puis la drogue. Priscilla devient la chose d’Elvis, qui s’est engagé auprès de ses ‘beaux parents’ à lui faire décrocher son diplôme, mais par ailleurs tout en la comblant d’intentions lui interdit la moindre liberté vestimentaire, le moindre contact extérieur et malgré un mariage tardif fait preuve de plus en plus de violence vis à vis de sa femme..

Si on adhère à cette histoire plutôt sombre, c’est surtout grâce au jeu de la jeune actrice Cailee Spaeny, qui incarne de façon bluffante et fluide le personnage central aussi bien à 16 que 29 ans. Elle a d’ailleurs été récompensée par un Prix d’interprétation tout à fait mérité lors de la dernière Mostra de Venise.

Avec ‘Priscilla’, Sofia Coppola renoue finalement avec l’un de ses thèmes de prédilection : l’existence  difficile et la terrible solitude d’une femme enfermée dans une prison dorée, aux barreaux de plus en plus épais.