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  • Photo du rédacteurGilbert

Par Bélénos ! Par Toutatis!

Pour cette nouvelle chronique de « Bobines et Papyrus », j’aurais préféré sans conteste écrire un reportage détaillé sur le Festival de Deauville et sur son Palmarès (dont le grand gagnant est «The Nest » de Sean Durkin, avec un Jude Law apparemment surprenant), qui a été bizarrement mâtiné cette année de la sélection cannoise 2020. Ou bien peut-être revenir sur la Mostra de Venise (pour mémoire, le Lion d’Or a été attribué à « Nomadland » de Chloé Zhao) histoire de recréer un peu l’ambiance glamour de la compétition, et ainsi redonner du baume au cœur des cinéphiles qui comme moi ont repris cet été le chemin des salles obscures à mesure que les sorties de films s’enchaînent… Tout au moins pour les productions françaises, car elles sont nombreuses actuellement à avoir leurs affiches mises en avant, redonnant ainsi chaque semaine un peu de couleur à une vie masquée plutôt déprimante. En revanche, Outre Atlantique, c’est plutôt le grand désert en termes de sorties, le seul réel film US – et potentiel blockbuster - sorti en France durant l’été fut « Tenet » de Christopher Nolan, à l’exclusion de toute autre production.


Mais encore une fois, c’est malheureusement sous l’angle nécrologique qu’est orienté ce petit laïus. Ecrire pour rendre hommage, ou pas? That was the question… Et la réponse a été incontestablement OUI : d’abord le 28 août avec la disparition à 43 ans, suite à un cancer foudroyant, de l’acteur noir-américain Chadwick Boseman, héros incontesté du très réussi « Black Panther » produit par les studios Marvel (Disney) dans une prestation pour laquelle il avait été justement récompensé en 2018.


Puis sans aucune transition, et dans un registre totalement différent, celle le 4 août de la chanteuse humoriste belge bien connue Annie Cordy , qui a hanté pendant plusieurs décennies les plateaux de télé pour les émissions de variétés, dont tout un chacun a fredonné au moins les airs de ‘Tata Yoyo’ ou de ‘la Bonne du Curé’, mais à laquelle je pense aussi pour son parcours, certes plus discret, devant la caméra de plusieurs metteurs en scène, pour des téléfilms (une trentaine) mais aussi pour le cinéma (une quarantaine de films tout de même), dans des rôles à contre-emploi de l’image omniprésente de la meneuse de revue et chanteuse rigolote et pétulante. On ne peut oublier réellement son talent dramatique dans l’excellent « Passager de la pluie » de René Clément (1969), ou dans « Le Chat » de Pierre Granier Deferre (1971), aux côtés de Jean Gabin et Simone Signoret, puis dans « Rue Haute » d’André Ernotte en 1976 (elle a été récompensée pour le rôle de ‘Mimi’ qu’elle y incarne), ou plus récemment, en 1990 dans « Un été après l’autre », d’Anne Marie Etienne.

Quand la grande faucheuse s’acharne, elle enchaîne les victimes …Le 11 septembre, c’est au tour de l’acteur de théâtre Roger Carel d’être pris pour cible, certes à 93 ans, on le pensait immortel. Il était sans conteste un des grands piliers de l’univers du doublage français, pour les séries télé (Kermit dans le Muppets Show, Benny Hill, Alf, C-3PO le robot de Star Wars …), comme pour les films où il a été la doublure de Peter Sellers, de Peter Ustinov ou de Charlie Chaplin dans « le Dictateur ». Grâce à son incroyable talent qui lui permettait de moduler sa voix avec une étonnante amplitude de tessiture, même le jeune public le reconnaissait, notamment grâce à ses nombreuses participations dans la filmographie des classiques de Disney, où il a été la voix française de Mickey ( dans les années 70), mais aussi celle de Kaa dans ‘le Livre de la Jungle’, celle très reconnaissable de « Winnie l’ourson » , mais aussi de Porcinet, dans Bernard et Bianca …mais a donné de façon originale également sa voix à Astérix, en affirmant son tempérament de guerrier courageux et décidé.



Côté théâtre, il a tout joué durant les trente ans où il était sur les planches : les rôles plutôt comiques dans des pièces de boulevard, aussi bien que des pièces classiques. Et côté cinéma, des dizaines et des dizaines de seconds rôles pendant presque 50 ans, dans des comédies, ainsi que dans autant de téléfilms…


Et pour finir cette série, le 21 septembre, c’est l’exigeant mais discret acteur de cinéma et de théâtre Michael Lonsdale qui nous a quittés. Sur les planches, sa prédilection ira vers les auteurs contemporains ; côté septième art, il a enchaîné plus de 200 rôles, souvent totalement éclectiques, mais souvent des rôles de religieux, étant lui-même un fervent catholique : on se souvient notamment entre autres de ses rôles de composition dans « Baiser Volé »de François Truffaut (1968), puis de sa prestation de professeur dans « Hibernatus » d’Edouard Molinaro (1969), du personnage sado-

maso qu’il interprète dans « Le fantôme de la Liberté » de Bunuel (1974), de son rôle de vice-consul de Lahore dans « Indian song », réalisé par Marguerite Duras (1975), de son rôle de vrai méchant dans James Bond - Moonraker de Lewis Gilbert (1979), ou encore l’abbé qu’il incarne aux côtés de Sean connery et de Christian Slater dans « Le nom de la rose de Jean-Jacques Annaud (1986), son rôle dans le Munich de Spielberg (2005), ou encore celui du moine Jean Luc dans « Des hommes et des dieux » de Xavier Beauvois (2010), rôle pour lequel il se verra décerner le César du meilleur second rôle en 2011, seule véritable récompense d’une carrière pourtant bien remplie…

2020 est décidément une drôle d’année, on a hâte de tourner la page ….Et comme dirait Astérix Roger Carel, pourvu que le ciel ne nous tombe pas sur la tête !

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