Cela fait déjà quelques jours que Cannes a enroulé son tapis rouge, tapis qui a été foulé par les pieds et chaussures de prestigieuses vedettes …
Clap de fin donc pour cette 75ème cérémonie très glamour, qui, en plus d’une affiche plutôt riche liée aux films projetés cette année, a vu revenir toutes les stars encore vivantes récompensées jusqu’à présent. Pas mal tout de même après deux années de disette (ou presque…), même si beaucoup penseront qu’il y a un peu trop de paillettes et de luxe débridé sur ce tapis rouge, alors qu’au même moment à quelques milliers de kilomètres un peu plus à l’est le drame est quotidien…
Pour ceux qui n’auraient pas suivi la cérémonie de clôture, toujours animée de main de maître avec talent et simplicité par Virginie Efira, voici le palmarès de cette 75ème édition, que de nombreux professionnels ont trouvé somme toute un peu tiède. Mais après tout, c’est le choix du Jury présidé par Vincent Lindon – et de mon côté, si j’ai eu déjà l’occasion de voir des films projetés en (et hors) compétition, aucun d’entre eux n’y figure.
PALME D'OR "Sans filtre", de Ruben Östlund
GRAND PRIX "Close", de Lukas Dhont et "Stars at noon", de Claire Denis
PRIX DU JURY "Le otto montagne", de Charlotte Vandermeersch et Felix Van Groeningen et "Eo", de Jerzy Skolimowski
PRIX DE LA MISE EN SCÈNE Park Chan-Wook, pour "Decision to leave".
PRIX DU SCÉNARIO Tarik Saleh, pour "Boy from heaven"
PRIX D'INTERPRÉTATION FÉMININE Zar Amir-Ebrahimi, pour "Holy Spider"
PRIX D'INTERPRÉTATION MASCULINE Song Kang Ho, pour "Les bonnes étoiles"
PALME DU COURT-MÉTRAGE "The water murmurs", de Jianing Ghen
MENTION SPÉCIALE DU COURT-MÉTRAGE "Lori", de Abinash Bikram Shah
CAMÉRA D'OR "War Pony", de Riley Keough et Gina Gammell
MENTION SPÉCIALE DE LA CAMÉRA D'OR "Plan 75", de Chie Hayakawa
PRIX SPÉCIAL DU 75E FESTIVAL "Tori et Lokita", de Jean-Pierre et Luc Dardenne
Pour ce qui concerne la Palme d’Or 2022, cinq ans après "The Square", Ruben Östlund rejoint le clan des réalisateurs avec deux Palmes d'Or grâce à ‘Sans filtre (Triangle of sadness)’, un long métrage dont on dit qu’il est à la fois cynique, inattendu et provocateur.
En dehors de ce palmarès, il faut signaler tout de même un évènement de taille : la venue de Tom Cruise (avec remise d'une palme d'honneur) sur la Croisette à l’occasion de la sortie sur les écrans du deuxième volet du mythique film Top Gun (celui de Tony Scott datant de 1986) : Top Gun Maverick, réalisé par Joseph Kosinski, et co-produit par Jerry Bruckheimer et… Tom Cruise lui-même !
Pour Tom Cruise, la Patrouille de France s’est même fendue d’une sortie…Et le leader charismatique (néanmoins membre de longue date et puissant de la terrible Église de la Scientologie -sic-) est parvenu à un tour de force avec ce nouvel opus, dans lequel il conserve avec certes un talent indéniable le rôle qu’il avait endossé il y a plus de trois décennies : donner l’envie à un public largement absent depuis l’épidémie du Covid 19 de retourner au cinéma. Mission pas impossible donc puisque Top Gun Maverick a d’ores et déjà pulvérisé le record d’entrées réalisées en une semaine en France depuis 2018. Il faut aussi reconnaître que Tom Cruise s’est officiellement engagé pour que dure le cinéma, puisqu’il a déclaré ne jamais vouloir travailler pour les plateformes de diffusion. Et il est clair qu’on ne peut imaginer regarder un tel film sur un écran de smartphone ou de télévision (critique publiée la semaine passée dans la Newsletter 177 de Bobines et Papyrus)
En dehors des paillettes, dans une rubrique moins gaie, je voulais juste écrire quelques lignes en hommage d’abord à l’acteur Ray Liotta, décédé subitement le 26 mai dernier à l’âge de 67 ans… De lui nous restera ses rôles nombreux de gangsters dans les productions des années 90, notamment celui qu’il jouait dans les Affranchis (1990) de Martin Scorcese.
Et puis, il fallait aussi rendre un hommage sincère à l’un des plus grands compositeurs de musiques de films, Vangelis, décédé le 1è mai dernier, dont certains se souviennent qu’il a fait partie à l’origine d’un groupe de ‘pop’ célèbre dans les années 1960, ‘The Aphrodite’s Child’, aux côtés de Demis Roussos.
Vangelis était le prince des synthétiseurs, et on lui doit entre-autres les bandes originales de ‘Blade Runner’ de Ridley Scott (1982), des ‘ Chariots de feu’ de Hugh Hudson (1981), pour lequel il a reçu un Oscar, ou encore de ‘1492 : Christophe Collomb’ (1492 : Conquest of paradise), de nouveau réalisé en 1992 par Ridley Scott. Sa musique lyrique servait souvent d’écrin à des films épiques portant au voyage, ou tout au moins au dépassement de soi, notamment avec le fameux morceau ‘Titles’ (extrait des Chariots de feu), qui a été utilisé à maintes reprises par les organisateurs comme par les télévisions, lors des éditions successives des Jeux Olympiques.
RIP Vangelis.
Remerciements pour les photos par ordre d'apparition dans la chronique à FranceBleu.fr ; rtl.fr; lemonde.fr; francetvinfo.fr; gala.fr; l'internaute.fr ;FranceBleu.fr et la vidéo de YouTube .
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