Elle voulait continuer de jouer jusqu’à 90 ans, c’est finalement à cet âge précis qu’elle a tiré sa révérence. Monica Vitti, surnommée la Reine du cinéma italien depuis les années 60, la muse du réalisateur Michelangelo Antonioni qui a été aussi son Pygmalion dès 1955 et son compagnon, s’est donc éteinte ce matin, à Rome.
Avec lui, elle avait tourné trois films, dont ‘l’Avventura’(1958), ‘la Notte’ (1961) ou encore ‘L’éclipse’ (1962) mais sa filmographie est bien plus vaste, car elle décidera ensuite de quitter l’univers tourmenté d’Antonioni et se dirigera vers d’autres réalisateurs plus éclectiques , mais toujours dans le cadre du cinéma d’auteur…
On l’aura vue dans ‘Château en Suède’, de Roger Vadim d’après Françoise Sagan (1963), dans ‘Modesty Blaise’, de Joseph Losey (1966), une parodie des films d’espionnage. Le cinéaste américain raconta qu’elle était quelqu’un de très drôle en société, si obsédée par son nez romain qu’elle surveillait qu’on ne la filme pas de profil, et prisonnière de l’image de ses rôles antonioniens, très éloignés d’elle-même.
Elle enchainera les tournages, se retrouvant devant la caméra de Mario Monicelli, de Marcello Fondatto, d’Ettore Scola ou Dino Risi, dans des films à sketches ou de longs métrages dans lesquels sa véritable nature plutôt drôle se révèle. Elle tournera même un long métrage en 1990, ‘Scandale secret’, avec Elliott Gould (sélectionné à Cannes, section « Un certain regard »)
Dans l’univers du cinéma italien, son profil atypique dissonant restera dans les esprits de tous : d’abord grâce à son regard mystérieux mais terriblement sexy (elle est astigmate), mais elle a représenté aussi un idéal féminin pas très typé méditerranéen, avec sa longue silhouette et sa blondeur, profil très différent des canons traditionnels de la beauté traditionnelle italienne.
RIP Monica…
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