Mon commentaire :

Ce troisième long métrage signé Teddy Lussi-Modeste (Jimmy Rivière-2011) est inspiré d’une histoire vraie, la sienne. Car dans une autre vie, il a été, comme ici Julien (François Civil), professeur de français dans un collège de la banlieue parisienne qui est accusé à tort de harcèlement par une élève adolescente d’une classe de quatrième.

Le film a le mérite d’être d’une actualité brûlante, mais pâtit en fait d’une bande annonce ambigüe qui se contente de mettre totalement à charge le comportement de la collégienne. Or, l’histoire certes commence bien par une aberrante accusation d’harcèlement, mais s’oriente aussi très vite sur le comportement des autres professeurs ainsi que celui du personnel du collège, plus que partagé sur l’attitude à adopter vis-à-vis des méthodes adoptées par ce jeune professeur pourtant plein de bonnes intentions. Tout se délite encore davantage quand il est victime de menaces de mort et que sa vie privée est mise en lumière…

Inutile de dire que ‘pas de vagues’ fait froid dans le dos, d’abord quand on découvre les attitudes de ces ados en cours, qui peuvent être des élèves attentifs mais aussi faire feu de tout bois pour attirer l’attention. Le film procure aussi un éclairage intéressant sur la société, sur le monde des parents qui semblent peiner à gérer leur progéniture, mais aussi sur celui de l’éducation, qui pour protéger la réputation d’un établissement est prêt à tout, surtout à abandonner l’enseignant dont la vie est en danger, d’autant que du côté légal, rien n’est facile non plus.

Un film passionnant de bout en bout, avec François Civil particulièrement persuasif, au point qu’on pourrait le voir sélectionné pour un César en 2025, preuve qu’il sait jouer bien d’autres rôles que d’Artagnan.