Pour se repérer dans la jungle de la culture ... selon mes goûts !
Casting :
Yilong Zhu
Zeng Meihuizi
Tianlai Hou
Tong Lin kai
Synopsis
En Chine, dans les années 1990, trois meurtres sont commis dans la petite ville de Banpo. Ma Zhe, le chef de la police criminelle, est chargé d'élucider l'affaire. Un sac à main abandonné au bord de la rivière et des témoignages de passants désignent plusieurs suspects. Alors que l’affaire piétine, l’inspecteur Ma est confronté à la noirceur de l’âme humaine et s'enfonce dans le doute...
Mon commentaire :
Adapté d’une nouvelle éponyme du prolifique écrivain Yu Hua (‘Vivre !’-1992- ‘Brothers’-2005-…), ‘Only the river flows’ nous est annoncé comme le polar chinois de l’été. L’action se situe en 1995, à Banpo, dans une petite ville du sud de la Chine, avant la matérialisation du boom économique. S’il est vrai que le point de départ du film est le meurtre mystérieux d’une vieille femme au bord d’une rivière, assassinat qui sera suivi de deux autres, en fait c’est surtout la psychologie de Ma Zhe (Yilong Zhu) qui est à l’étude. Il faut dire que les moyens pour enquêter ne sont guère à la hauteur, même si le poste de police désormais installé dans l’ancien cinéma qui a fermé est un peu plus au large. Les pièces à conviction recueillies autour des victimes ouvrent la voie vers différents suspects, mais l’affaire semble piétiner, et Ma Zhe éprouve de plus en plus de difficulté à avancer, confronté en plus des pressions de sa hiérarchie à des problèmes de couple qui ne font que compliquer ses capacités d’analyse…
Ce qu’il faut reconnaître à ce polar, c’est sans aucun doute la qualité de sa mise en scène, et dans les jeux de lumière qui éclairent ces paysages diurnes ou nocturnes souvent noyés par les pluies. Tout cela crée une ambiance poisseuse et glauque qui sied bien à cette histoire de meurtres successifs. Il est en revanche plus difficile de réaliser que l’enquête glisse petit à petit vers l’analyse du mental de Ma Zhe qui, surmené et stressé, semble de plus en plus avoir du mal à dissocier ses cauchemars de la réalité. D’où la présence de certaines scènes étranges et décalées qui complexifient – inutilement ? - le propos, sans compter que certains plans fixes tendent à ralentir une action pas très dynamique.
Pourtant, j’ai trouvé que l’atmosphère rendue correspond parfaitement à celle qui existait en Chine à l’époque : le jeune réalisateur Shujun Wei saisit bien les aspects contradictoires de la société chinoise, ainsi que les intérêts parfois obscurs des autorités qui font la pluie (!) et le beau temps avec la réalité.
‘Only the river flows’ est une œuvre bien plus complexe qu’un simple polar, qui a le mérite d’offrir plusieurs niveaux de lecture.