Mon commentaire :​

Après le très cérébral ‘Peter von Kant’, François Ozon nous revient avec une comédie policière très enlevée dont le ton fait irrémédiablement penser à celui de ‘8 femmes’ ou ‘Potiche’…pour notre plus grand bonheur.

Avec à la base une histoire de meurtre, celle d’un célèbre producteur de théâtre concupiscent, dont la police a retrouvé le cadavre peu de temps après la visite de Madeleine Verdier (Nina Tereszkiewicz), jeune et belle actrice sans le sou ni grand talent, à qui il avait donné rendez-vous dans sa villa de Neuilly. Bien qu’innocente, Madeleine accepte de porter le chapeau en étant défendue par son amie et colocataire Pauline Mauléon (Rebecca Marder), jeune avocate au chômage. Acquittée pour légitime défense, Madeleine devient une héroïne pour avoir réussi à s’opposer à la domination patriarcale et commence bientôt une nouvelle vie avec Pauline, toutes deux étant parvenues à retrouver des situations professionnelles enviables. Mais bientôt tout ce bel équilibre lucratif va être bousculé par l’apparition du véritable coupable….

Le moins qu’on puisse dire, c’est que François Ozon avec cette comédie s’en donne à cœur joie en proposant un scénario librement adapté d’une pièce de théâtre jouée dans les années 30. Des dialogues ciselés, des personnages hauts en couleur jouant dans des registres décalés (comme Luchini ou Dany Boon) des rebondissements et des ‘coups de pattes’ bien placés à destination d’un monde soumis à une omniprésence patriarcale. ‘Mon crime’, c’est le règne des pirouettes souvent amorales réalisées par un duo d’actrices de haut vol, en pleine complicité : Nina Tereszkiewicz (récemment césarisée) et Rebecca Marder (qui se taille une belle place au cinéma à côté de la Comédie Française). Du grand Ozon, réalisateur qu’on verra probablement dans la sélection des ‘Césarisables’ en 2024. ‘Mon crime’, c’est une comédie jubilatoire qu’il ne faut manquer sous aucun prétexte.