Mon commentaire :

Pour son nouveau film ‘Marie-Line et son juge’, Jean-Pierre Améris (‘Les émotifs anonymes- 2010) a choisi d’adapter à l’écran le roman de Murielle Magellan ‘Changer le sens des rivières’ (2019), qui raconte comment Marie-Line (Louane Emera) une serveuse dynamique de 25 ans aux cheveux roses au comportement très cash, va se retrouver contrainte de travailler comme chauffeur au service d’un juge déprimé, bougon et alcoolique (Michel Blanc). Il est vrai que cela fait suite à une courte idylle qui a mal tourné avec Alexandre (Victor Belmondo), un client de la brasserie, que Marie-Line se retrouve derrière temporairement derrière les barreaux, avec l’obligation de payer des dommages et intérêts, qu’elle ne peut assumer, qu’elle va être engagée comme chauffeur…

A la base, le film tend à vouloir prouver- de façon assez manichéenne - comment la vie de quelqu’un peut tourner en fonction de ses origines sociales…Il est donc question de déterminisme social, qui plus est dans une ville de province comme celle du Havre. C’est la rencontre entre deux êtres qui n’auraient jamais dû se croiser, deux êtres qui de surcroît trainent un bien lourd passif - ce qui de facto biaise le ressenti du spectateur par son insistance. Pourtant, on ne peut rien reprocher à l’interprétation de Louane Emera et encore moins à Michel Blanc dans leurs personnages respectifs, qui semblent tous deux jouer avec un certain plaisir et qui nous offrent quelques belles réparties. Côté seconds rôles, on peut regretter le manque de consistance du personnage d’Alexandre, auquel on se contente de prêter la passion du cinéma et de Truffaut, et le côté largement caricatural donné à Philippe Rebbot – qui joue le père de Marie-Line - , victime de la société qui ne parvient pas à sortir de la déprime.

Au total, un film pas désagréable, mais un peu trop facile et gentillet pour être totalement crédible.