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Résumé 

Un empire financier bâti à New York par une famille juive originaire d'Europe centrale suffit-il à mettre les descendants à l'abri des tracas de la vie ?
Apparemment non car Jay Gladstone, à la tête de cette considérable fortune, est assailli par les même tracas que le commun des mortels : épouse exigeante, progéniture insupportable, obligations familiales, contraintes sociales. Propriétaire d'une équipe de basket, Jay doit aussi compter avec les coûteux caprices des joueurs, noirs pour la plupart, dont la super star Dag. Or entre Juifs et Noirs, aux États-Unis, les rapports sont complexes. D'autant plus que le problème racial empoisonne la société américaine, alors qu'Obama entame son second mandat.
Il suffit qu'un policier blanc tue par mégarde un homme de couleur pour mettre le feu aux poudres. Qu'une femme procureure fasse passer l'ambition avant l'éthique. Que Jay revienne plus tôt que prévu d'un voyage d'affaires... Et tout part en vrille ...

Mon Commentaire

Seth Greenland est un écrivain américain à la prolixe production livresque, mais il est également connu pour être un scénariste actif et efficace pour la télévision et le cinéma, ainsi que l’auteur de pièces de théâtre. Toutes ses créations semblent avoir pour thème emblématique une analyse assez dure de la société américaine, notamment celle des grandes mégapoles de l’est du pays ou de l’ouest californien.

‘Mécanique de la chute’, c’est le portrait au vitriol de la déchéance de Jay Gladstone, l’un des riches héritiers juifs d’une famille installée à New York et qui a fait fortune dans le milieu de l’immobilier. Sa vie trépidante tourne autour de nouveaux marchés aux États Unis ainsi qu’à l’étranger, de la construction de nouveaux buildings dont le design a été confié aux plus grands architectes, mais aussi autour du club de basket dont il est propriétaire…Outre les habituelles turpitudes familiales – il est vrai qu’il n’a guère de temps à consacrer à sa seconde épouse, pas plus qu’à sa fille ado née d’une précédente union – il doit aussi gérer les exigences et les caprices de Dag, la super star noire de son club dont les revendications semblent sans fin. Dans un contexte plutôt tendu, notamment sur fond de conflit latent entre communautés juives et noires, une étincelle va mettre le feu aux poudres et actionner la fameuse ‘mécanique de la chute’.

Ce qui séduit d’emblée, c’est bien entendu l’œil critique que porte l’auteur sur ce monde qu’il semble parfaitement connaître : que ce soit du côté des familles juives new-yorkaises qui, bien qu’ayant oublié leur orthodoxie religieuse, s’emploient à préserver une culture juive de façade, comme du côté ‘black’, et le monde des ‘stars’ du basket. Mais le drame se déroule aussi dans un contexte politique particulier, lors de la campagne pour la réélection du Président Obama : comme toujours, tous les prétextes et les occasions sont bons, à tout niveau du système judiciaire, pour se démarquer afin d’être un élu local, au risque de faire passer l’ambition personnelle avant toute forme d’éthique. Tout est méticuleusement fouillé et argumenté,

Ce qui en revanche rebute un peu, c’est la lenteur du déroulé de l’histoire, alors qu’il est certes nécessaire de tout étayer et replacer dans son contexte, et par conséquent l’épaisseur de l’ouvrage qui atteint quand même les 700 pages ! Comme c’est souvent le cas des romanciers américains, le point négatif fréquemment rencontré, c’est le souci du détail, souvent superfétatoire, au point que l’on en arrive parfois à perdre le fil rouge de l’histoire. C’est assez dommage car il est exact qu’on attend de savoir avec une certaine impatience de découvrir comment va se terminer ‘la chute’.

Au total, un roman très bien construit mais définitivement trop long pour être totalement passionnant.

Ma note : 14/20
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                                              Photo l'Express
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