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Résumé 

En 1911, fuyant les persécutions contre les Juifs en Lituanie, Chaïm, le grand-père du narrateur arrive en France. Afin d’obtenir la nationalité française, il s’engage dans l’armée et prend part à la Grande Guerre. Il est gravement blessé par une bombe chimique. Il passe vingt ans en hôpital psychiatrique, avant de mourir dans l’anonymat.
En 1940, Albert, le père du narrateur, est fait prisonnier et dénoncé comme Juif. Lors de la libération des camps, il met plusieurs semaines à rejoindre la France à pied depuis la Pologne. Il risque plusieurs fois d’être exécuté par des soldats nazis en déroute ou des militaires russes avides.
Dans ce premier roman époustouflant, François Noudelmann emporte le lecteur dans les tumultes des deux conflits mondiaux. Les destins de son grand-père et de son père sont de véritables épopées, à travers lesquelles l’auteur questionne son identité française.

Mon Commentaire

Cadillac, pour ceux qui l’ignorent, est une petite ville bastide de Gironde, célèbre pour son château ducal, ses divers monuments historiques mais aussi pour son ‘Cimetière des Oubliés’, ce lieu de sépulture ayant appartenu à l’hôpital psychiatrique de la ville qui était en activité entre 1920 et 1994, au sein duquel figurent les ossements de patients…Parmi ces patients, le narrateur François Noudelmann apprend qu’on y a trouvé ceux de Chaïm, son grand père Lithuanien de confession juive qui a quitté au début du XXème siècle cette région des Pays Baltes fuyant les persécutions. Bon an mal an, il est parvenu à arriver en France et afin d’obtenir la nationalité française, il s’engage dans l’armée et prend part à la Grande Guerre, dont il sortira gravement blessé par une bombe chimique. Cela lui vaudra d’être envoyé en hôpital psychiatrique pendant 20 ans et de mourir dans un anonymat complet parmi les fous, et non pas parmi les anciens combattants.

Si cette première partie concernant ce grand père semble romancée, la seconde partie du livre de François Noudelmann est quant à elle basée sur des témoignages, ceux qu’il a recueillis de son père Albert, dénoncé comme Juif durant le second conflit mondial et fait prisonnier en Silésie, dans un camp de travail situé à une encablure d’un camp de concentration. Cette partir relate toutes les péripéties et les avanies nazies ou russes dont il a été victime jusqu’à son retour en France. Mais alors qu’il a été absent 6 ans, la France a évolué, sans lui, au point qu’il n’y trouve désormais plus vraiment sa place…

Dans une troisième partie, outre le récit qu’il fait des tumultes engendrés par les deux conflits mondiaux, François Noudelmann pose un regard clairvoyant sur le rôle qu’ont joué dans l’histoire française les ‘étrangers’ qui sont venu grossir les rangs de l’armée française, qui se sont battus pour un pays et pour un idéal alors qu’ils n’étaient pas des Français de souche. Ainsi il met le doigt sur un sujet ô combien épineux et très contemporain, celui du rôle de tous ces étrangers qui sont venus se réfugier en France, le pays de la liberté et de la fraternité, et se sont sacrifiés pour cette idéologie sans jamais en avoir obtenu la moindre reconnaissance. Il y est bien sûr question des Juifs, des drames dont ils ont été victimes, de l’Holocauste, mais aussi d’identité alors que l’auteur interroge aussi sur le recul d’un Français sur sa nationalité alors qu’il est installé à l’étranger, sur l’assimilation au sein d’une population…

Si les deux premières parties plutôt basées sur des récits, des souvenirs ou des suppositions historiques sont bourrées d’anecdotes plus ou moins légères, la troisième dont le thème central est la quête d’identité, pourtant pas la plus longue, force naturellement à la réflexion …Quoi de plus naturel quand on sait que l’auteur est docteur en philosophie ?

Ma note : 15/20
François Noudelmann Babelio.jpeg
                                  Photo Babelio
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