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Avec ce ‘Soldat désaccordé’, Gilles marchand nous propose un retour dans les années qui ont suivi l’après première guerre mondiale. Depuis le roman de Pierre Lemaître ‘Au revoir là-haut – et sa géniale adaptation à l’écran par Albert Dupontel – on pensait avoir tout vu et tout compris de ce conflit aux millions de victimes qui ont servi de chair à canon. Pourtant, Gilles Marchand en aborde ici de plus l’aspect sentimental, qu’il s’agisse du point de vue des parents qui ont perdu toute trace de leur(s) fils envoyés au front puisqu’ils ne sont jamais revenus, ou encore du point de vue des amoureux qui ont été séparés par les circonstances mais qui malgré la longueur du conflit n’ont jamais renoncé à des retrouvailles.

Le roman est écrit à la première personne, puisque c’est bien un ancien combattant – dont on ignore le nom – qui raconte ses recherches et mène son enquête dans les années 20 à la demande d’une femme, la mère Joplain, issue de la bourgeoisie parisienne dont la disparition d’Émile, ce fils unique tant aimé, est inexplicable… D’autant qu’elle est persuadée qu’il ne peut pas avoir péri. Pour notre enquêteur débute une mission très ardue - certes rémunérée – qui va s’étaler sur plusieurs années, qui va aussi le faire replonger dans le souvenir des traumatismes physiques et psychologiques dont il a été victime. Et qui va aussi l’amener à s’interroger sur les enjeux territoriaux de cette guerre et à ses répercussions sociétales.

Malgré ce fond historique glaçant, ‘le soldat désaccordé’ se dévore comme un roman policier, tant la recherche d’Émile Joplain, ce poète talentueux et joli-cœur, va nécessiter patience et ténacité pour recoller des morceaux d’histoires, témoignages recueillis au fil du temps. Un livre magnifique, tendre et poétique conté par Gilles Marchand qui confirme son talent d’écrivain.