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Résumé 

"Son unique obsession s'appelait la peinture. Elle était son souffle, sa vie, son sang." Personnalité énigmatique, Nicolas de Staël a été l'artiste météore du vingtième siècle.
Au terme d'un imposant travail de recherche reposant sur des archives et des témoignages inédits, Laurent Greilsamer propose la trajectoire singulière de ce peintre de l'excès que les défis n'ont jamais effrayé.

Mon Commentaire

Alors que la magnifique exposition qui lui était dédiée à Paris au Musée d’Art Moderne vient de s’achever, j’ai eu envie d’en savoir plus à propos du peintre d’origine balte Nicolas de Staël. C’est chose faite avec la lecture de la biographie proposée par Laurent Greilsamer, qui revient sur toute la vie – certes courte au total – de ce personnage devenu un des peintres incontournables du XXème siècle. Issu d’un milieu noble, Nicolas et sa famille doivent très tôt quitter la Russie lorsqu’éclate la révolution. C’est le début de l’exode et des installations temporaires de Nicolas devenu très tôt orphelin, en Pologne, en Belgique, puis dans cette France qui constituera sa terre d’accueil. Instabilité géographique qui se traduira aussi par un manque de confiance permanent à propos de ses talents de peintre, mais alimentera aussi sa soif de découvrir de nouveaux horizons.

Il faut noter que son activité de peinture bien que prolixe se limite à une quinzaine d’années au total, sa notoriété commence à la sortie de la seconde guerre mondiale. Mais de Staël refuse de se voir ‘classifier’ alors que s’opposent les peintres figuratifs et les abstraits, il ne s’opposera donc à aucun de ces mouvements. Son inspiration peut paraître hétéroclite, allant d’un match de foot, à des natures mortes, fruits ou bouteilles, ou encore à des paysages de bord de mer, De Staël se passionne par les spectacles du monde, avec une sensibilité nette pour leurs lumières toujours variables.

Lors de ses peintures abstraites, son style personnel se distingue par de nombreux à-plats, souvent avec des formes amples et une matière souvent épaisse, avec une prédilection pour les grands, voire les très grands formats…Avec le temps, la matière parfois épaisse s’affine pour devenir beaucoup plus fluide voire revenir à une transparence plus traditionnelle.

De Nicolas de Staël, Laurent Greilsamer dresse un portrait attachant, en commençant par cette silhouette d’homme immensément grande, élancée et dégingandée, rappelant qu’il ne s’est jamais vraiment remis des privations de nourriture subies pendant une bonne partie de sa vie…Il est vrai que malgré des compagnes à ses côtés bien plus rigoureuses que lui en termes de gestion financière, hormis à partir du début de sa célébrité aux États Unis (bien avant celle de la France ou de l’Angleterre), le quotidien de la famille est souvent assez chiche. Mais l’auteur de cette intéressante biographie fait également témoigner sa femme, sa fille Anne, et ses muses…Tous rappellent la fragilité intellectuelle de Nicolas de Staël dont les sautes d’humeur pouvaient l’emmener de l’euphorie la plus vive à la déprime la plus profonde, sans compter les périodes de réactions imprévisibles. Au point même de laisser pantois ses amis les plus proches comme René Char, avec lequel les relations pourtant très étroites qui s’étaient tissé se sont étrangement distendues peu de temps avant le suicide du peintre, à 41ans, le 16 mars 1955.

Ma note : 15/20
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                                  Photo Actu.fr
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