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Résumé 

Je ne suis pas l’ami d’André Chaix, et aurais-je d’ailleurs su l’être, moi que presque rien ne relie à lui ? Juste un nom sur le mur.
Chaix était un résistant, un maquisard, un jeune homme à la vie brève comme il y en eut beaucoup.
Je ne savais rien de lui. J’ai posé des questions, j’ai recueilli des fragments d’une mémoire collective, j’ai un peu appris qui il était. Dans cette enquête, beaucoup m’a été donné par chance, presque par miracle, et j’ai vite su que j’aimerais raconter André Chaix. Sans doute, toutes les vies sont romanesques. Certaines plus que d’autres.
Quatre-vingts années ont passé depuis sa mort. Mais à regarder le monde tel qu’il va, je ne doute pas qu’il faille toujours parler de l’Occupation, de la collaboration et du fascisme, du rejet de l’autre jusqu’à sa destruction. Ce livre donne la parole aux idéaux pour lesquels il est mort et questionne notre nature profonde, ce désir d’appartenir à plus grand que nous, qui conduit au meilleur et au pire.

Mon Commentaire

On se souvient d’‘Anomalie’, d’Hervé Le Tellier, roman qui s’est vu décerner le Prix Goncourt en 2020. Cette année, l’écrivain nous propose un livre OVNI, ‘le nom sur le mur’, un ouvrage qui n’est ni un roman, ni une biographie historique, ni un essai, mais l’évocation d’une vie qui a pour base de départ la découverte d’un nom figurant sur le mur de la maison ’de famille’ qu’il a acquise à Monjoux, en Drôme provençale, dans la région de Dieulefit. C’est l’enquête qu’il mène à propos de ce nom ‘André Chaix’ qui sert de prétexte à cet ouvrage qui débute par la fin, c’est-à-dire par la date de disparition de ‘son’ personnage. Or, sans aller très loin, Hervé Le Tellier découvre sur le Monument aux Morts du village qu’André Chaix est mort il y a tout juste 80 ans, alors qu’il faisait partie d’un groupe de résistants très actif dans son combat contre le nazisme.

Alors qu’on célèbre activement le quatre-vingtième anniversaire du débarquement allié sur les côtes de la Manche, cet ouvrage - que j’ai acheté honnêtement par hasard, et dont il a été fait état à la télévision il y a peu - arrive à point nommé, comme pour rafraîchir la mémoire à ceux – et à leurs descendants- qui ont un peu vite oublié ce que représente le fascisme, mais aussi la période de l’Occupation et le statut de collabo. Hervé Le Tellier a le mérite de proposer un livre qui informe bien sûr mais qui fait réfléchir aussi, notamment sur l’attitude que chacun serait amené à adopter si une situation similaire se reproduisait…

Mais ‘le nom sur le mur’, c’est surtout la rencontre avec de nombreux jeunes idéalistes au courage incroyable, prêts à risquer leur vie pour sauver les nôtres avec comme étendard la bataille pour le droit à la liberté de penser et d’exister. L’ouvrage magnifique d’Hervé Le Tellier mêle suppositions et faits avérés, appuyés par des documents qu’il a retrouvés et qu’il partage au fil de son livre. Et le talent d’Hervé Le Tellier l’amène aussi à mêler Petite et Grande Histoire, en partageant avec le lecteur via de jolies digressions souvent remplies de poésie, de charme et aussi d’humour des épisodes de la vie privée d’André Chaix notamment avec Simone, sa dulcinée…

André Chaix est né en 1924, et mort le 22 aout 1944 sous le coup d’une attaque de chars allemands à un peu plus de 20 ans. Il serait probablement centenaire aujourd’hui, mais son courage et son idéalisme ne peuvent pas être simplement relevés, ces deux traits de caractère qu’André Chaix partage avec de nombreux autres résistants doivent marquer nos mémoires à tout jamais.

Ma note : 17/20
Hervé Le Tellier La Dépêche.jpeg
                                  Photo La Dépêche
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