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Résumé 

« Je tenais mon sujet. Un groupe de jeunes gens assassinent un père de famille pour des raisons idéologiques. J’allais écrire un truc facile et spectaculaire, rien n’était plus éloigné de moi que cette histoire-là.
Je le croyais vraiment.
Je ne savais pas encore que les années Action directe étaient faites de tout ce qui me constitue : le silence, le secret et l’écho de la violence. »
La vie clandestine, c’est d’abord celle de Monica Sabolo, élevée dans un milieu bourgeois, à l’ombre d’un père aux activités occultes, disparu sans un mot d’explication. C’est aussi celle des membres du groupe terroriste d’extrême gauche Action directe, objets d’une enquête romanesque qui va conduire la narratrice à revisiter son propre passé.
Comment vivre en ayant commis ou subi l’irréparable ? Que sait-on de ceux que nous croyons connaître ? De l’Italie des Brigades rouges à la France des années 80, où les rêves d’insurrection ont fait place au fric et aux paillettes, La vie clandestine explore avec grâce l’infinie complexité des êtres, la question de la violence et la possibilité du pardon.

Mon Commentaire

Il est bien étrange que ‘La vie clandestine’ de Monica Sabolo ait pu obtenir un grand Prix, celui de l’héroïne Madame Figaro 2023 et recueilli des éloges au Masque et la Plume …Car on reste plus que dubitatif sur le fameux sujet ‘tenu ‘ par l’héroïne autrice de ce roman, un parallèle effectué entre les opérations menées dans les années 70-80 par le groupe d’extrême gauche Action Directe (AD) et l’enquête personnelle de Monica Sabolo pour retrouver son identité, alors que depuis toute petite ’elle a été ballottée entre des parents au tempérament pas très stable.

Monica Sabolo au fil de son ouvrage alterne les chapitres concernant les membres d’AD, les exactions commises en se basant sur la lecture de journaux d’époque de type Paris Match (!) et ou des recherches informatiques et une rétrospective de sa vie depuis sa plus petite enfance…Qu’est-ce que la quête d’un (beau)- père disparu subitement dans la nature a comme point commun avec une rétrospective – par ailleurs bien lente et pas forcément passionnante – des vies de membres  de l’organisation d’extrême gauche responsable en 1986 de l’assassinat de Georges Besse ? Non seulement on ne croit pas vraiment à la véracité de l’enquête que Monica Sabolo semble mener, car il y a beaucoup trop de suppositions et de questions restées sans réponse, avant qu’elle ne rencontre de façon plus directe la militante anarchiste française et l’une des ex-membres de AD, la libraire Hellyette Bess…A ce moment, on a l’impression que peut-être on va avancer dans cette étrange autofiction, d’autant que l’autrice semble porter un intérêt tout particulier aux deux autres personnages célèbres de l’AD qui ont participé à l’assassinat du PDG de Renault de l’époque : Nathalie Ménigon et Joelle Aubron, dont elle reconstitue également le parcours depuis l’enfance…

En somme, le sujet choisi n’en est pas un, mais bien deux, qui n’ont comme point commun que le côté de la clandestinité. Mais de là à établir un parallèle entre sa propre vie et les actions de personnages qui prônent – ou ont prôné- le libertarisme, au point de procéder à des rapts, holdup up ou exécutions, c’est assez gonflé et déconcertant…  Et c’est à mon sens bien maigre pour maintenir l’attention d’un lecteur, même si on ne peut nier que Monica Sabolo dispose d’un style fluide et plutôt agréable à lire.

Ma note : 10/20
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                     Photo Atelier de la NRF
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