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Résumé

A quinze ans, Lisa est une adolescente en vrac, à la spontanéité déroutante. Elle a eu des seins avant les autres filles. Des seins qui excitent les garçons.
Mais Lisa change et devient sombre. Elle semble en permanence au bord des larmes. Acculée par ses professeurs, elle finit par avouer. Un homme a abusé d'elle, plusieurs fois.
Les soupçons se portent sur Marco, un ouvrier venu faire des travaux chez ses parents. Marco n'a jamais été longtemps avec une femme. Il a essayé les hommes. Il boit trop. Il écrit des lettres rageuses pour sa défense, pleines de points d'exclamation. Sans hésitation, Marco est condamné à dix ans de prison.
Lors du procès en appel, Lisa est majeure. Elle débarque dans le bureau d'Alice, une avocate de la petite ville de province. "Je préfère être défendue par une femme."
C'est comme cela que tout a commencé.

Mon Commentaire

Pascale Robert-Diard, romancière mais aussi chroniqueuse judiciaire au Monde, nous propose un court roman très intéressant, qui se lit d’une traite.

‘La petite menteuse’ (titre d’emblée un peu trop évocateur), c’est l’histoire d’une belle jeune fille, Lisa, 15 ans, dont le corps a précocement évolué vers celui d’une femme, au point d’en devenir un véritable centre d’intérêt au lycée. Puis brusquement, son comportement change et s’assombrit, au point de fondre en larmes. Et devant ses professeurs, Lisa annonce avoir été abusée sexuellement. Le couperet du procès qui s’ensuit tombe sur les épaules de Marco, un ouvrier de réputation instable avec un léger penchant alcoolique qui est venu effectuer des travaux chez les parents de Lisa : c’est 10 ans de prison.

Pourtant, cinq ans plus tard lors du procès en appel, Lisa, devenue majeure, demande expressément à changer d’avocat et jette son dévolu sur Alice Kéridieux, une avocate de la petite ville de province, sous prétexte qu’elle préfère être défendue par une femme…

A l’époque de #metoo et de tout ce que cela représente, la romancière nous propose de nous pencher sur le cas d’un pur mensonge qui a tout de même valu la privation de 10 ans de liberté à un homme innocent.

Ce qui intéresse le lecteur ici, c’est abord de comprendre la psychologie de la jeune Lisa : le vécu de son adolescence, ses rapports avec ses parents et les copains du lycée, la difficulté rencontrée à se définir une personnalité. Si elle a choisi de mentir délibérément à l’époque, c’est pour se protéger bien sûr mais aussi pour attirer l’attention des siens, comme un appel au secours …

La romancière nous entraîne par ailleurs dans une passionnante analyse comportementale des témoins, ainsi que dans celle des arcanes de la justice de province, avec les complicités amicales ou les inimitiés entre les magistrats…Du côté d’Alice Kéridieux, on est également pris d’intérêt par ses réflexions intimes sur le choix de défendre – ou pas -Lisa, d’autant qu’on sait plus vraiment dire quelle est la véritable victime du drame.

Grâce à une écriture fluide et efficace, Pascale Robert-Diard nous emmène dans une belle réflexion sur le monde humain, forçant chacun d’entre nous à réfléchir un peu plus loin que les apparences sans jamais pourtant porter un regard moralisateur.

Ma note : 15/20
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Photo Babelio
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