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Résumé

La guérisseuse, sa petite-fille et le chanteur de tango] La puissante Mano Santa est appelée au chevet de Carlos Gardel, l’icône du tango, à la veille de sa tournée dans les Caraïbes. La guérisseuse emmène avec elle sa petite-fille Micaela, étudiante infirmière silencieuse et appliquée, à qui elle confie Gardel.

[Tout sur Gardel] Sous l’emprise du cœur-de-vent, décoction bleue agissant comme un sortilège, Gardel se raconte : son enfance pauvre à Toulouse, ses débuts de mauvais garçon, puis le chanteur adulé avec le monde à ses pieds, de Buenos Aires à Paris. Il se raconte toute une nuit. Puis d’autres, encore.

[Vingt-sept jours dans la vie d’une femme] Le temps d’une tournée dans tous les palaces de son île, Micaela connaît une fugue enchantée, grisante, sensuelle, aux côtés d’un homme dont elle admire le destin et l’incroyable charisme. Gardel – l’amant de sa vie, son trésor caché.

[Le pouvoir des plantes] Passionnée par la botanique, Micaela découvre un pouvoir insoupçonné du cœur-de-vent : convoité par la médecine, le trésor des femmes de sa famille lui ouvrira peut-être d’autres portes…

Avec La Maîtresse de Carlos Gardel, Mayra Santos-Febres nous offre un roman superbe, aventureux, incroyablement foisonnant, ensorcelant, où l’on passe des bas-fonds aux hôtels de luxe, où les plantes font vivre ou mourir, où le tango prend corps et voix, où le désir est partout.

Mon Commentaire

Une fois encore, les éditions Zulma ont le mérite de nous faire découvrir une autrice du bout du monde, en l’occurrence la portoricaine Mayra Santos-Febres, qui nous propose donc l’histoire de ‘La Maitresse de Carlos Gardel’. Difficile d’en faire l’analyse en quelques lignes, mais pour faire simple, d’un côté on trouve Carlos Gardel, vedette et tombeur de ces dames aux multiples surnoms, que l’on connaît tous au moins pour ses talents artistiques, célèbre chanteur et danseur émérite de tango. De l’autre, Micaela Thorné, une jeune femme noire portoricaine, qui, aux côtés de sa grand mère Mano Santa guérisseuse de renom, apprend tous les mérites des plantes et des décoctions, souhaite suivre des études d’infirmière, si toutefois elle en a les moyens financiers puis devenir médecin…

Un soir, Micaela est appelé au chevet de Gardel, qu’elle trouve en très mauvaise condition, en totale incapacité de poursuivre sa tournée locale. Au fil des heures pourtant, alors que sur les conseils de sa grand mère, elle lui a administré une décoction bleue composée du ‘coeur-de-vent’, une plante locale aux vertus incroyables, Gardel reprend ses esprits et commence à raconter à Micaela son parcours depuis l’origine… Bientôt, un lien affectif de plus en plus fort se crée, se transformant rapidement en amour réciproque fou, malgré la maladie dont souffre Carlos Gardel…

Ce livre offre un beau plongeon dans l’histoire, en plein coeur d’un monde exotique qui séduit autant qu’il inquiète, un monde situé aux confins des rites traditionnels et de l’émancipation des femmes dans les années 1930 . L’autrice reconstitue avec doigté et authenticité l’ambiance de toute une époque où la séduction, la sensualité et la volupté régnaient dans dans toutes les soirées où étaient conviés les membres d’une société habituée au luxe, par opposition à la misère omniprésente dans les basses classes sociales, confrontées à une débauche de la natalité.

‘La Maîtresse de Carlos Gardel’ est par conséquent un roman foisonnant inclassable, puisque s’il fait la part belle d’un côté aux arts et à la légèreté, il nous instruit également sur les difficultés de survie des plus humbles et sur la nécessité pour la médecine de progresser à tout prix pour combattre la surmortalité.

La brève tranche de vie que Carlos Gardel et Micaela Thorné vont partager qui est retracée dans ce roman nous donne l’occasion de redécouvrir avec nostalgie l’existence de deux mondes que tout oppose, dans cette île de Porto Rico surtout connue pour son exotisme.

Ma note : 15/20
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