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Résumé 

Quels secrets cache l’ombre du jacaranda, l’arbre fétiche de Stella ?
Il faudra à son ami Milan des années pour le découvrir. Des années pour percer les silences du Rwanda, dévasté après le génocide des Tutsi. En rendant leur parole aux disparus, les jeunes gens échapperont à la solitude. Et trouveront la paix près des rivages magnifiques du lac Kivu. Sur quatre générations, avec sa douceur unique, Gaël Faye nous raconte l’histoire terrible d’un pays qui s’essaie malgré tout au dialogue et au pardon. Comme un arbre se dresse entre ténèbres et lumière, Jacaranda célèbre l’humanité, paradoxale, aimante, vivante.

Mon Commentaire

Savez-vous ce qu’est un jacaranda ? Si vous êtes comme moi qui l’ignorais jusqu’alors, vous apprendrez dans ce magnifique nouveau roman dont le titre porte le nom, qu’il s’agit d’un arbre majestueux de la famille des flamboyants, connu pour ses fleurs aux couleurs lumineuses et chaudes. Dans l’histoire que le génial Gaël Faye nous raconte ici, le jacaranda sert de lieu de repli fétiche pour une jeune fille appelée Stella.

Mais avant de faire connaissance avec elle, il vous faut d’abord rencontrer Milan, son ami franco- rwandais, qui malgré l’hostilité de sa mère, est parti à la recherche de ses racines africaines qu’il tient justement du côté maternel. A travers ce personnage central auquel on l’identifie forcément, Gaël Faye remonte le temps sur quatre générations pour fournir quelques éclairages sur les origines du conflit décennal entre ethnies Hutu et Tutsi, dont le génocide qui a eu lieu durant les années 90 a forcément marqué tout un chacun, compte tenu la violence extrême et de la barbarie des actes commis.

Si ‘Petit Pays’ -sorti il y a 8 ans- parlait déjà de l’enfance d’un petit garçon franco-rwandais réfugié au Burundi à la suite des persécutions perpétrées par le Rwanda contre les Tutsi, ‘Jacaranda’ cette fois évoque clairement l’évolution d’une haine larvée aboutissant au génocide. Mais cette fois, Milan le narrateur a découvert l’étendue du drame depuis son domicile versaillais à la télévision, à l’entrée de l’adolescence. Face à ce drame, le mutisme étrange de sa mère rwandaise va nécessairement pousser Milan à investiguer sur ses origines, surtout à partir du moment où débarque dans chez lui un petit réfugié rwandais …

Découvrir ce roman, c’est bien sûr aussi réaliser combien il est difficile pour un métis de pouvoir s’intégrer dans une société, qu’elle soit européenne mais encore plus difficilement africaine. Il faudra beaucoup de temps et de multiples voyages au Rwanda pour que Milan obtienne enfin gain de cause malgré la blancheur de sa peau : être officiellement reconnu comme un enfant du pays. Il investira son temps à effectuer des recherches pour tenter d’identifier de coupables, mais aussi à comprendre le malaise de la génération actuelle à passer au-delà des terribles massacres perpétrés qui ont vu des familles entières être décimées. Gaël Faye a choisi à travers son héros Milan de tenter de briser la chape de plomb et de silence qui pèse sur le pays depuis trop longtemps, alors que se succèdent les commémorations certes indispensables à la mémoire et que les juridictions spécialement créées dans l'esprit des tribunaux communautaires villageois s'efforcent de couper court à l'engrenage du sang et de la vengeance.

Avec ‘Jacaranda’ n Gaël Faye nous offre un second livre à la fois passionnant et bouleversant mais qui s’avère lumineux malgré la gravité de son sujet. Un ouvrage incontournable en cette rentrée 2024.

Ma note : 18/20
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   Gael Faye  Photo Opéra de Lyon
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