Mon commentaire

​

Ça y est, c’est fait ! Depuis le temps que je pensais aller découvrir ce spectacle qui a tenu l’affiche plus de 6 ans à Broadway…Surtout que depuis les premières représentations, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, les spectateurs se sont bousculés, les critiques se sont enthousiasmés …Sans compter les distinctions obtenues par la pièce (2 Molière en 2022 : Molière du meilleur spectacle musical et Molière de la révélation masculine pour le comédien Benoît Cauden, dans le rôle de Leopold Bloom). Et pourtant, même si j’ai passé un moment sympathique, je suis ressorti du spectacle un peu déçu hier. Pas par la mise en scène, signée par Alexis Michalik, au talent unanimement reconnu et régulièrement récompensé, mais finalement plutôt par le ton de la pièce, un ton, celui de Mel Brooks, qui m’a semblé dater un peu. Car il faut rappeler que le film d’origine date tout de même de 1967 ! Et que depuis lors, presque un demi-siècle s’est écoulé, cinquante ans qui sur le plan du spectacle ont vu évoluer les mentalités en matière d’homosexualité et éviter les caricatures façon ‘la Cage aux Folles’, avec cris d’orfraie et autres exagérations du genre. Était-ce vraiment intentionnel dans la version originale de Mel Brooks, ou bien le trait a-t-il été forcé dans la version actuelle, afin d’attirer le chaland ? Mais certes, il est vrai que l’idée de ces ‘Producteurs’ de vouloir créer la pire des comédies, celle intitulée ‘des fleurs pour Hitler’, en déroulant le tapis rouge pour un Hitler caricatural gay, était également assez gonflée et force d’emblée dans l’outrance…

Ceci-dit, il n’y a pas eu de déception côté chorégraphie, ni côté musique (à l’exception de la traduction littérale de ‘Break my leg’ !) , j’ai même trouvé certaines scènes vraiment réussies et originales. Pas de grand défaut à mettre au passif des artistes qui assuraient la représentation hier, la troupe fonctionnait plutôt bien (pour info, le rôle de Leopold Bloom était interprété par Loaï Rahman, dont le jeu n’est peut-être pas aussi bon que celui de Benoît Cauden ?)

En résumé, j’ai souvent souri à défaut d’éclater de rire, et j’ai trouvé un peu long le spectacle au total, avec en particulier une certaine lenteur au démarrage. Ceci expliquant donc que je suis resté un peu sur ma faim !