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Acteurs : 

Deniz Celiloglu

Merve Dizdar

Musab Ekici

Ece Bagci

Erdem Senocak

Yükcel Aksu

Munir Kan Cindoruk

Onur Berk Arslanoglü

Synopsis

Ce film a été présenté en Compétition au Festival de Cannes 2023.

Samet est un jeune enseignant dans un village reculé d’Anatolie. Alors qu’il attend depuis plusieurs années sa mutation à Istanbul, une série d’événements lui fait perdre tout espoir. Jusqu’au jour où il rencontre Nuray, jeune professeure comme lui…

Mon commentaire :

‘Les herbes sèches’, le neuvième long (3h17 quand même !) métrage du talentueux réalisateur turc Nuri Bilge Ceylan est une véritable fresque contemporaine…Ne vous méprenez pas sur le titre, car Ceylan nous transporte cette fois pour la quasi-totale durée du film dans les paysages d’hiver de la superbe Anatolie, où l’on fait la rencontre de Samet (Deniz Celiloglu), un professeur de dessin qui exerce depuis quatre ans dans l’attente d’une mutation dans un collège d’un village reculé. Malgré une colocation cordiale avec Kenan (Musab Ekici), son existence est plutôt morne, d’autant que certains évènements semblent jouer en sa défaveur, jusqu’à l’arrivée au collège de Nuray (Merve Dizdar), jeune professeure comme lui…

On ne va voir ‘les herbes sèches’ par hasard, mais on se laisse tenter malgré la longueur annoncée du film et l’aridité du propos. Il est vrai qu’on connaît le talent de photographe devenu metteur en scène de M. Bilge Ceylan, dont l’œuvre a déjà été récompensée par le passé : ‘Le poirier sauvage’ (2018), ‘il était une fois en Anatolie’ (2011) ou encore ‘Winter Sleep’ (2013) …

Et cette fois encore, au-delà d’une histoire simple qui aborde de nombreux sujets contemporains, tels pêle-mêle les rapports élèves-professeurs, la lourdeur de l’administration, le sens du devoir, le dénuement et la pauvreté des enfants en dehors des villes, l’égoïsme et la solitude de l’homme, le sexisme, les émois de l’adolescence ou encore le terrorisme…C’est surtout quelques plans à couper le souffle (la scène de la nuque de Nuray décoiffée par le vent entre autres) et la photographie magnifique qui séduisent et vous embarquent pour une année scolaire complète, composée d’au moins 6 mois d’un hiver interminable, dans cette région d’Anatolie. Ce qui n’empêche pas le réalisateur de faire partager les tourments et les émotions de ses personnages, qu’il magnifie à travers de très grandes scènes silencieuses et contemplatives mais également par le biais de dialogues engagés politiquement ou pleins de philosophie.

Un scénario de plus très bien construit emmène le spectateur dans une dramaturgie croissante qui suscite l’intérêt jusqu’à la fin…Au total, un très grand film, pour lequel l’actrice Merve Dizdar s’est vue décernée le Prix d’Interprétation Féminine à Cannes en mai dernier.

Ma note :     16/20
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