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Casting : 

Mizag Zare

Soheila Golestani

Mahsa Rostami

Setareh Maleki

Niousha Akhchi

Reza Akhlaghirad

Shiva Ordooie

Amineh Arani

Synopsis

Iman vient d’être promu juge d’instruction au tribunal révolutionnaire de Téhéran quand un immense mouvement de protestations populaires commence à secouer le pays. Dépassé par l’ampleur des évènements, il se confronte à l’absurdité d’un système et à ses injustices mais décide de s’y conformer. A la maison, ses deux filles, Rezvan et Sana, étudiantes, soutiennent le mouvement avec virulence, tandis que sa femme, Najmeh, tente de ménager les deux camps. La paranoïa envahit Iman lorsque son arme de service disparait mystérieusement...

Mon commentaire :

Le réalisateur iranien Mohammad Rasoulof – réfugié politique - nous propose donc ici un retour à Téhéran en arrière de quelques mois, plus précisément il y a deux ans, au moment où l’effervescence est montée d’un cran après la mort de la jeune étudiante Mahsa Amini à 22 ans, molestée par la police pour port non conforme de son voile islamique.

‘Les graines du figuier sauvage’ nous projette donc au sein d’une famille bourgeoise, autour d’Iman (Mizag Zare), chef de famille qui vient d’être promu enquêteur auprès des tribunaux révolutionnaires, dernière étape avant de devenir juge officiel. Iman au profil professionnel sans histoire réalise vite qu’il est pris dans un étau qui le tiraille entre sa vision claire des choses et les tyrannies de l’administration rétrograde à laquelle il ne peut que se soumettre. Son épouse Najmeh (Soheila Golestani) se réjouit de cette promotion, d’autant que son mari va pouvoir intégrer un grand appartement de fonction, où leurs deux filles, l’étudiante Rezvan (Mahsa Rostami) et la lycéenne Sana (Setareh Maleki) vont enfin pouvoir chambre à part. Mais le mot d’ordre de Najmeh est sans appel : il faut de la discrétion à tout prix pour ne pas susciter l’attention du voisinage…Pourtant lorsque Rezvan invite son amie Salaf (Niousha Akhchi) à la maison, la vision que les jeunes filles ont de leur société évolue nettement au point d’affronter clairement la doctrine imposée par les parents. La tension s’accroit d’un cran supplémentaire lorsque l’arme de service d’Iman disparait…

Récompensé par un bien trop modeste ‘Prix du Jury’ au dernier Festival de Cannes, la dernière réalisation de Mohammad Rasoulof aurait dû bénéficier de bien mieux, tant son film est puissant et glaçant. Car non seulement il filme de l’intérieur au sein d’une famille unie les conséquences dévastatrices de l’absurdité d’un régime tyrannique et meurtrier qui, sous couvert de dire que tout se fait selon la décision de Dieu, commet les pires exactions. On voit comment le régime agit sur la personnalité d’Iman qui devient totalement parano, au point de faire imploser sa famille. Mais le réalisateur insère aussi à son drame familial des témoignages officiels des évènements, petits films enregistrés clandestinement sur des téléphones portables, qui donnent une idée plus précise sur la violence des exactions commises sur les manifestants qui scandent leur désormais célèbre slogan ‘Femmes, vie, liberté’…En complément d’une scène très dure de soins à une blessée, ces témoignages confèrent à ce film un aspect particulièrement cru et intolérable.

A signaler aussi une interprétation en tout point magistrale.  Pour finir, la tension croissante découlant de cette histoire se transformant en une sorte de thriller confère à ce film un aspect supplémentaire inattendu et brillant.

Au total un film magnifique à ne manquer sous aucun prétexte, sans doute l’un des meilleurs de l’année.

Ma note :     18/20
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