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Casting :

Camilo Arancibia

Mark Stanley

Benjamin Westfall

Alfredo Castro

Marcelo Alonso

Sam Spruell

Mishell Guaña

Adriana Stuven

Synopsis

Terre de Feu, République du Chili, 1901. Un territoire immense, fertile, que l’aristocratie blanche cherche à « civiliser ». Trois cavaliers sont engagés par un riche propriétaire terrien, José Menendez, pour déposséder les populations autochtones de leurs terres et ouvrir une route vers l’Atlantique. Sous les ordres du lieutenant MacLennan, un soldat britannique, et d’un mercenaire américain, le jeune métis chilien, Segundo, découvre le prix de la construction d’une jeune nation, celui du sang et du mensonge.

Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

Mon commentaire :

Lorsqu’on parle western, on pense inéluctablement à la conquête de l’ouest et à l’Amérique du Nord. Le réalisateur chilien Felipe Gálvez Haberle nous présente sa version du western, celle qui concerne la colonisation du continent de l’Amérique du Sud, et plus particulièrement celle du Chili et de l’Argentine, à la fois par les Espagnols, mais aussi par les Britanniques aguerris à ce genre d’exercice, qui travaillent pour eux. Il faut dire qu’en Terre de Feu, le sol et le sous sol  sont d’une richesse incroyable, suscitant la convoitise de tous les colons, et en particulier celle des aristocrates européens qui cherchent à étendre leur pouvoir financier et politique sous couvert de civilisation.

Ici, c’est José Menendez (Alfredo Castro), un richissime propriétaire terrien qui charge le lieutenant anglais MacLennan (Mark Stanley) de recruter un Indien autochtone pour ouvrir la porte vers l’Atlantique, augmentant singulièrement son territoire d’est en ouest, bafouant les frontières avec l’Argentine. Ils sont accompagnés dans ce périple par Bill (Benjamin Westfall), unTexan cynique habitué aux conquêtes des territoires indiens…

C’est donc le cheminement d’un trio pour le moins disparate, composé d’un soldat de l’armée britannique, d’un métis et d’un vrai colon dans le sens le plus vil du terme que nous suivons. Evidemment, les paysages de la Terre de Feu constituent un écrin superbe pour cette chevauchée, qui sera marquée par des rencontres inattendues. Dans le style cash, le réalisateur émaille son récit de quelques scènes d’une grande violence à l’égard des Indiens qui au mieux se font déloger de leur habitat ancestral. Le film se distingue aussi par des dialogues assez peu étoffés, avec un mélange d’espagnol et d’anglais, souvent frustes ou à l’inverse très alambiqués…La chose la plus importante ici, c’est la dénonciation du génocide par ces ‘colons’ des Indiens de Patagonie, population détruite ou amalgamée de force dont la seule force par rapport aux autorités officielles est de leur opposer un silence méprisant…

De façon un peu surprenante, la seconde partie  - qui se déroule 8 ans après la première - nous emmène aux côtés d’un émissaire officiel du gouvernement chilien qui cherche à obtenir des témoignages sur la façon dont les Indiens ont été traités par les colons. Pourquoi ce choix? L’histoire ne le dit pas…

En tout cas ce premier film réalisé par Felipe Gálvez Haberle, qu’il a mis 8 ans à réaliser et qui traite d’un sujet historique, esquivé dans les programmes scolaires chiliens, constitue un film coup de poing. 

‘Les colons’ a conquis la fédération internationale de la presse cinématographique (FIPRESCI), obtenant ainsi son prix Un Certain Regard.

Ma note :  16/20
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