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Casting : 

Ghjuvanna Benedetti

Saveriu Santucci

Anthony Morganti

Andrea Cossu

Frédéric Poggi

Régis Gomez

Eric Ettori

Thomas Bronzini de Caraffa

Synopsis

Corse, 1995. Lesia vit son premier été d’adolescente. Un jour, un homme fait irruption et la conduit à moto dans une villa isolée où elle retrouve son père, en planque, entouré de ses hommes. Une guerre éclate dans le milieu et l’étau se resserre autour du clan. La mort frappe. Commence alors une cavale au cours de laquelle père et fille vont apprendre à se regarder, à se comprendre et à s’aimer.

Mon commentaire :

‘Le Royaume’ est le premier long métrage de Julien Colonna, lui-même le fils d’un véritable chef de gang corse. Il en a cosigné le scénario avec la décidément excellente Jeanne Herry. L’histoire qui nous est racontée ici s’inspire d’expériences vécues, que le cinéaste retranscrit à travers le regard de l’adolescente Lesia (Ghjuvanna Benedetti), durant l’été 1995 : alors qu’elle doit retrouver son petit ami à la plage, elle est conduite par un homme à moto dans une villa perdue de la côte corse où elle est censée retrouver son père Pierre Paul (Saveriu Santucci), chef mafieux apparenté au représentant du parti socialiste de l’île, qui s’y cache avec un groupe d’hommes à lui. Mais lavec a reprise des hostilités entre clans, après la mort d’un des membres de l’équipe, le père et la fille entreprennent une cavale pour échapper à un possible attentat. Parallèlement, les recherches s’organisent autour de Pierre-Paul pour identifier l’auteur de l’attentat.

Dès la première scène qui s’ouvre sur une scène de chasse où sont dépecés deux sangliers qui ont été abattus, on comprend que l’histoire qu’on va nous montrer ne fait pas dans la dentelle, et que pour une ado comme Lesia, il va falloir faire preuve de beaucoup de sang-froid face aux évènements qui l’attendent. Le film raconte avec une très grande justesse des passages clé de l’histoire de la Corse et des règlements de compte qui s’enchaînent, mais aussi comment les rapports père-fille se développent au point d’être fusionnels. On est donc bien loin de l’image glacée de certains ‘mafieux’ que l’on retrouve souvent dans ce genre de film. Avec de plus des dialogues alternant l’usage de la langue corse et du français, on est littéralement plongé dans un véritable thriller dont on ignore l’issue, et surtout dont on ne sait plus trop qui joue franc jeu ou non. Le film bénéficie de superbes images de l’île, des côtes sauvages comme de la montagne, mais un grand soin est apporté également au traitement des portraits qui rendent tous les personnages importants. Par ailleurs, le jeu de ces acteurs parfaitement inconnus est juste parfait et contribue à l’authenticité de cette histoire, située à mi-chemin entre tragédie familiale et film noir. Présenté dans la catégorie un Certain Regard à Cannes, ‘le Royaume’ se révèle à la fois âpre et intense. A ne pas manquer.

Ma note :       17/20
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