Mon commentaire :

Qu’est-ce que ‘le ravissement’ dans son sens étymologique ? Bonheur extrême ou terrible drame ? C’est le point de départ de ma réflexion à propos du titre donné à ce premier et excellent film, signé Iris Kaltenbäck. L’histoire de Lydia (Hafsia Herzi), une jeune et efficace sage-femme très investie dans son métier. Pourtant, lorsque Julien (Mathieu Perotto) son petit ami de longue date lui annonce avoir couché avec une autre, Lydia semble perdue. Malgré tout, à sa meilleure amie Salomé (Nina Meurisse) qui s’avère être enceinte, elle ne dit rien et continue de travailler avec acharnement…Son attitude ne change vraiment jusque lors de sa rencontre avec Milos (Alexis Menenti), aventure d’un soir ou nouvel amant ? Après une nouvelle étape, l’accouchement difficile de Salomé, l’attitude de Lydia change en même temps qu’elle s’engage involontairement dans un premier temps dans un enchaînement de mensonges de plus en plus intenables…

‘Le ravissement’, c’est l’observation minutieuse d’un drame personnel qui démarre par un simple dépit se transformant en défi, emportant tout sur son passage. Dans le rôle central de Lydia, Hafsia Herzi incarne une professionnelle sérieuse et déterminée, mais dont la vie intime en berne va agir comme déclencheur. Lumineux dans son activité vis-à-vis des parturientes et des bébés, son regard bascule vers la mélancolie quand elle retombe dans son quotidien, et ses longs silences aussi éloquents que ses paroles savamment pesées sont troublants, prouvant qu’Hafsia Herzi fait définitivement partie des grandes comédiennes. A ses côtés, dans les seconds rôles, Alexis Manenti et Nina Meurisse jouent également de très belles partitions particulièrement touchantes.

Que dire de plus ? Ce film, monté habilement sur la base d’une reconstitution à la manière d’un puzzle racontée par la voix off de Milos, mérite d’être original, car sa réalisation joue parfaitement avec les codes du thriller.