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Acteurs : 

Arieh Worthalter

Arthur Harari

Stephan Guérin – Tillier

Nicolas Briançon

Aurélien Chaussade

Christian Mazzuchini

Jérémy Lewin

Jerzy Radziwilowicz

Synopsis

En avril 1976, débute le deuxième procès de Pierre Goldman, militant d’extrême gauche, condamné en première instance à la réclusion criminelle à perpétuité pour quatre braquages à main armée, dont un ayant entraîné la mort de deux pharmaciennes. Il clame son innocence dans cette dernière affaire et devient en quelques semaines l’icône de la gauche intellectuelle. Georges Kiejman, jeune avocat, assure sa défense. Mais très vite, leurs rapports se tendent. Goldman, insaisissable et provocateur, risque la peine capitale et rend l’issue du procès incertaine.

Mon commentaire :

Le moins que l’on puisse dire, c’est que ‘Le procès Goldman’, de Cédric Kahn, film qui a fait l’ouverture du Festival de Cannes dans la catégorie ‘Quinzaine des réalisateurs’ mérite vraiment d’être découvert. Pas étonnant qu’il fasse carton plein auprès des critiques de cinéma…

Parce que bien que revenant en avril 1976 sur le procès – le second ! – de Pierre Goldman (Arieh Worthalter), militant d’extrême gauche accusé d’avoir pratiqué plusieurs braquages à main armée, dont un ayant entraîné la mort de deux pharmaciennes, traite de sujets brûlants qui résonnent particulièrement tant ils sont d’actualité…

Pierre Goldman (le demi-frère du bientôt célèbre Jean-Jacques), a été condamné à perpétuité en première instance mais continue de clamer son innocence à propos de ces deux meurtres. Avec son tempérament fougueux, voire emporté et souvent provocateur, son sens aigu de l’analyse d’une situation politique nationale en crise, il est devenu en quelque sorte l’égérie d’intellectuelle d’une certaine gauche. C’est à Maître George Kiejman (Arthur Harari), tout jeune avocat juif d’origine polonaise tout comme son client, qu’échoit sa défense…Mais l’issue du procès s’avère particulièrement incertaine tant Pierre Goldman a du mal à rester calme face à des accusations souvent calomnieuses et à des témoins dont les versions ont évolué avec le temps, certes depuis des évènements survenus en décembre 1969.

Cédric Kahn nous invite à nous plonger dans le huis-clos du procès qui se déroule au Tribunal d’Amiens : le format quasiment carré choisi donne à la fois une impression d’étouffement mais aussi de grande proximité avec les magistrats, l’accusé et les témoins, au point qu’on arrive à tenter d’analyser juste par l’observation des visages qui dit la vérité ou la transforme. Pas de fioriture, pas de musique, rien que des témoignages et des plaidoiries en plans rapprochés, les réactions épidermiques de l’accusé, des joutes verbales entre avocats de la partie civile et de défense. Tout cela suffit pour bien faire ressortir les points saillants du procès : le rejet des étrangers avec le racisme en corollaire, même si dans la famille Goldman, le père a été Grand Résistant, la peur de la déstabilisation politique et économique, le parti pris d’une police pas très claire qui est prête à tout pour enfoncer le clou et envoyer l’accusé à l’ombre pour le restant de ses jours.

Côté distribution, Arieh Worthalter est magnifique en militant écorché vif (un César parait incontournable) mais qui clame son innocence, Arthur Harari (co-scénariste de ‘Anatomie d’une chute) prouve qu’il est de plus un excellent comédien en défenseur posé et intelligent qui sait prendre des dispositions vis-à-vis d’un client difficile à contrôler. Face à eux, Maître Garaud (Nicolas Briançon) l’avocat de la partie civile sait se montrer vil à souhait, et l’avocat général (Aurélien Chaussade), dont la brillante plaidoirie fait froid dans le dos, est également très bon, tout comme le président (incarné parStephan Guérin–Tillier)

Cédric Kahn réalise ici probablement un des meilleurs films de l’année, relatant un très grand procès et reconstituant avec brio le portrait de société de toute une époque.

Ma note :   18/20
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