Mon commentaire :

Depuis ‘Eternal Sunshine of a spotless mind’(2004), le travail de metteur en scène de Michel Gondry est désormais assez connu car facilement identifiable par son style décalé…Avec ‘Le livre des Solutions’, son nouveau film, sélectionné à Cannes en compétition (rubrique la quinzaine des cinéastes), le réalisateur brosse le portrait de Marc Weber (Pierre Niney) cinéaste survolté en surchauffe permanente d’idées, qui finit par être honni par la profession et même par ses proches collaborateurs tant dans ce mal-être permanent il peut se révéler opportuniste, exigeant voire tyrannique…De là à y voir une transposition fictive de son propre personnage, il n’y a qu’un pas qu’il semble normal de franchir, avec une logique d’autodérision poussée à l’extrême. Cela plaît ou pas, parce qu’il est certain que l’histoire fait du surplace et qu’il y redondance dans les propos et les actes du personnage principal…

Dans le rôle de ce metteur en scène à la limite de la misanthropie, Pierre Niney est excellent dans la démesure, : grâce à son jeu –la scène de création de la bande originale est en particulier très drôle-, certaines scènes portent vraiment à rire, tant il compose un Marc Weber imaginatif de génie, qui sait aussi tomber gentiment dans un spleen attendrissant. Malheureusement, l’ensemble n’offre pas la même garantie de qualité, car à certaines scènes, sorties de nulle part, il est difficile de concéder un sourire (c'est quoi, cette obsession pour les Super U ?).

Face à cet hurluberlu, Françoise Lebrun (dans le rôle de Denise, la vieille tante) dans un rôle de sérénité et de plénitude en parfait contrepoint avec son neveu compose un très tendre personnage…On est enfin un peu déçu par le rôle assez inconsistant de Blanche Gardin, qui incarne Charlotte, la fidèle assistante du réalisateur, dont la présence à l’écran aurait mérité un meilleur traitement.