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Casting : 

Sandra Hüller

Christian Friedel

Johann Karthaus

Luis Noah Witte

Nele Ahrensmeier

Lili Falk

Anastazja Drobniak

Cecylia Pękała

Synopsis

Le commandant d’Auschwitz, Rudolf Höss, et sa femme Hedwig s’efforcent de construire une vie de rêve pour leur famille dans une maison avec jardin à côté du camp.

Mon commentaire :

Tout le monde a entendu parler de l’abominable camp de déportation et d’extermination d’Auschwitz, ainsi que de l’incroyable machine à tuer qui a été mise en place par une équipe commanditée par Rudolf Höss (Christian Friedel). Mais ceux qui savent que Höss s’était constitué une vie de rêve avec Hedwig (Sandra Hüller) sa femme et ses cinq enfants dans une jolie maison avec piscine, jardin et serre, le tout jouxtant le mur d’enceinte du camp de la mort ne sont sûrement pas légion…

Jonathan Glazer a choisi d’adapter le livre éponyme de Martin Amis (2014) en réalisant ce film au sujet particulièrement original mais glaçant pour rappeler combien l’être humain peut se révéler monstrueux dans ses pensées et ses façons d’agir. Lors de l’avant-première à laquelle j’ai assisté, les deux acteurs principaux ont confirmé que le tournage avait bien eu lieu à Auschwitz, pas dans la véritable maison historique des Höss, mais juste à une courte distance du camp. L’origine commune des deux acteurs nés en Allemagne de’Est ainsi que le fait d’avoir tourné ensemble leur ont permis de surmonter la dureté du sujet et de les rapprocher dans le contexte glauque du film…

Effectivement, même si du ‘pavillon’ on ne voit absolument rien des atrocités du camp, quelques cris et un permanent grondement de fond viennent parfois à ‘perturber’ le chant des oiseaux et la quiétude de la maisonnée, sans compter les feux et fumées abondantes nocturnes entrevus de nuit à travers les persiennes…Un étonnant travail a été réalisé par Jonathan Glazer sur le son et la musique, afin de souligner l’opposition radicale entre le cauchemar qui se déroule derrière le mur et l’apparente quiétude qui règne dans ce jardin fleuri où Hedwig passe son temps avec sa petite fille à découvrir la beauté de la nature. En ajoutant dès le début du film des passages de couleur noire puis rouge, Glazer ramène  subitement le spectateur à la véritable horreur des actes qui se déroulent au-delà du pavillon bien propret. 

Là où il fait mouche aussi, c’est lorsqu’il réussit à faire passer les ‘tourments’ professionnels de la famille Höss au premier plan, puisque l’Officier allemand du fait de la réussite de ses exterminations massives de Juifs est promu, et par conséquent invité à quitter avec sa famille ce ‘coin de paradis’ crée par sa femme…Le réalisateur en outre retranscrit avec brio l’indifférence et le total détachement qui règnent au sein de toute la famille vis à vis de ce qui se passe à l’extérieur et le sort de toutes ces âmes invisibles, montrant l’apogée de la noirceur de l’âme humaine…

Au total, Jonathan Glazer réussit un film très grave mais nécessaire, qui parle de la vie d’une banale famille bourgeoise élevée dans le culte de l’apologie des idées meurtrières d’un bourreau dont la réussite s’appuie aussi sur un implacable aspect industriel purement matérialiste, mettant en cause par essence le fonctionnement du capitalisme. En tout état de cause, ‘la zone d’intérêt est une oeuvre qui vise à interpeler à la manière d’une alarme qui résonne comme un avertissement dans la période agitée actuelle.

Ma note :  16/20
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