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Résumé

C'est un carnet de voyage au pays que nous irons tous habiter un jour. C'est un récit composé de choses vues sur la place des villages, dans la rue ou dans les cafés. C’est une enquête tissée de rencontres avec des gens connus mais aussi des inconnus. C’est surtout une drôle d’expérience vécue pendant quatre ans de recherche et d’écriture, dans ce pays qu’on ne sait comment nommer : la vieillesse, l’âge ?
Les mots se dérobent, la manière de le qualifier aussi. Aurait-on honte dans notre société de prendre de l’âge ? Il semble que oui. On nous appelait autrefois les vieux, maintenant les seniors. Seniors pas seigneurs. Et on nous craint – nous aurions paraît-il beaucoup de pouvoir d’achat - en même temps qu’on nous invisibilise. Alors que faire ? Nous mettre aux abris ? Sûrement pas ! Mais tenter de faire comprendre aux autres que vivre dans cet étrange pays peut être source de bonheur…
Plus de cinquante après l’ouvrage magistral de Simone de Beauvoir sur la vieillesse, je tente de comprendre et de faire éprouver ce qu’est cette chose étrange, étrange pour soi-même et pour les autres, et qui est l’essence même de notre finitude.
« Tu as quel âge ? » Seuls les enfants osent vous poser aujourd’hui ce genre de questions, tant le sujet est devenu obscène. A contrario, j’essaie de montrer que la sensation de l’âge, l’expérience de l’âge peuvent nous conduire à une certaine intensité d’existence. Attention, ce livre n’est en aucun cas un guide pour bien vieillir, mais la description subjective de ce que veut dire vieillir, ainsi qu’un cri de colère contre ce que la société fait subir aux vieux. La vieillesse demeure un impensé. Simone de Beauvoir avait raison : c’est une question de civilisation. Continuons le combat !

Mon Commentaire

C’est sans doute parce qu’elle vient de passer le cap des 70 ans que la journaliste Laure Adler– qui est aussi essayiste, éditrice et animatrice de radio – a décidé d’écrire un livre sur les personnes ‘âgées’. Elle nous propose un livre assez factuel mais assorti notamment de superbes citations de grands écrivains sur la place qu’occupe cette tranche de population, les ‘vieux’ au sein de la communauté française.

L’intérêt de l’ouvrage réside surtout dans le fait que l’auteure établit un constat sans concession sur tout ce qui caractérise la vieillesse mais aussi n'élude aucun des aspects de cette période de notre vie : les changements physiques qui concernent aussi bien ceux du corps et que l’amollissement des traits du visage, la solitude, l'éloignement de la famille, le lien social qui diminue, la perte d'autonomie, la mémoire qui fout le camp, la lente disgrâce de l'esprit, la maladie d'Alzheimer…

Rien de bien réjouissant quand on y réfléchit me direz-vous…Mais les questions abordées méritent certainement d’être posées, surtout à l’heure actuelle, lorsqu’on considère tous les scandales qui entourent un certain nombre de sociétés qui gèrent des EHPAD, scandales qui ont révélé à de multiples reprises le souci primordial de la rentabilité alors que les hôtes peuvent être victimes de malnutrition ou de mauvais traitements. Laure Adler rappelle également que même si leur espérance de vie est supérieure à celle des hommes, les femmes sont toutefois les plus mal loties en termes de revenus et par conséquent de solutions lorsqu’arrive la dépendance. La journaliste insiste également sur le fait que les bonnes conditions de vieillesse sont forcément liées aux revenus, les retraités aux revenus les plus élevés bénéficieront forcément de meilleures conditions par rapport aux moins bien nantis.

Pour cet essai, Laure Adler s’inspire de l’expérience de ses proches, mais s’appuie également sur les écrits de différents auteurs, à travers les siècles, remontant même à l’Antiquité, mais puise également ses remarques dans les milieux du théâtre, du cinéma, sans oublier les rencontres qu’elle a faite dans les maisons de retraite.

Le livre n’est pas pour autant déprimant, car Laure Adler explique également qu’avec la vieillesse de nouveaux plaisirs simples apparaissent et qu’un sentiment de plus grande liberté se dégage, autorisant un épanouissement personnel désinhibé. Elle souligne également l’importance du vivre ensemble en rappelant combien la France était en retard par rapport à ses voisins européens en termes d’encouragement de la mixité des âges…Au total, un essai sur la vieillesse certainement très personnel mais clairvoyant et qui appelle à des changements au sein de la société française du XXIème siècle.

Ma note : 14/20
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Photo FranceInter.fr

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