Mon commentaire :

Avant toute chose, il faut préciser que ce ‘Juré n°2’ pourrait être le dernier film du prolixe et talentueux réalisateur Clint Eastwood. De toute évidence il n’a pas perdu la main en matière de mise en scène avec ce film qui questionne sur la justice et sur les méthodes appliquées pour la rendre. Le film brille par sa simplicité méthodique, qui pourtant retranscrit un suspense passionnant et équivoque autour de cette justice humaine et des failles d'un système qui privilégie, semble-t-il, la notion de présomption de culpabilité sur celle de l’innocence.

L’essentiel du film tient dans le procès d’un jeune homme (Gabriel Basso) au passé un peu lourd, accusé d’avoir tué sa compagne après une dispute lors d’une soirée trop arrosée. Mais lors de l’organisation du procès, Kemp (Nicholas Hoult) le juré n°2, qui s’apprête à devenir père de famille, se rend compte que c’est en fait lui qui est responsable de la mort de la jeune femme…

Se déroulent alors les journées d’un procès a priori classique, au cours desquelles la Procureure (Toni Colette, très juste) s’oppose avec véhémence aux arguments de l’avocat de la défense commis d’office (Chris Messina), qui s’avère être par ailleurs un ami. Pour elle, pas de doute, le petit ami est bien coupable de l’assassinat…Les témoignages au procès se succèdent, alternant avec des flashbacks reprenant les scènes qui se sont déroulées le soir de l’homicide. Mais plus que le procès en tant que tel, ce qui interpelle ici, c’est le soin porté à analyser le comportement des 12 jurés commis et de voir dans quelle mesure le verdict met du temps à être remis à la Présidente du tribunal. C’est bien lors de ces échanges qu’est disséqué ce qui constitue la psychologie américaine, représentée par une douzaine de personnes appartenant à la classe dite moyenne. L’intérêt de ces débats doit beaucoup à la personnalité de ces jurés, lesquels, à part J.K. Simmons et Nicholas Hoult, sont interprétés par d’illustres inconnus.

Sur un scénario qui fait bien sûr penser à celui de ’12 hommes en colère’, Clint Eastwood  signe un film pas si innocent que ça et qui a le mérite de faire cogiter et de poser un véritable dilemme moral...Dans ce contexte, la toute dernière scène est particulièrement brillante.

Ma note :        17/20