Mon commentaire :

Le premier long métrage de Rudy Milstein – qui interprète aussi Bruno, le voisin – nous présente Louis (Vincent Dedienne), un employé super timide, gentil mais terriblement maladroit qui travaille au sein d’un cabinet d’avocats, dirigé par Elsa (Clémence Poésy), une jeune femme à l’esprit de battante. Louis est parfaitement ignoré de ses collègues jusqu’à ce qu’on lui diagnostique, à tort, une maladie grave, qui paradoxalement va le sortir de l’ombre, au point de devenir un des éléments les plus en vue du cabinet ! Dans ce contexte, difficile pour Louis de dire qu’il va très bien…

Attention, sous couvert de traiter d’un sujet dramatique, le cancer, ‘je ne suis pas un héros’ est bien une comédie, même si elle ne s’avère pas totalement légère et innocente. Et c’est là où le scénario est plutôt original et assez bien ficelé. Parce que Rudy Milstein se lance dans l’analyse des rapports humains au sein d’une petite entité, interroge sur la place du mensonge dans une vie, mais en même temps traite des répercussions de l’utilisation de produits toxiques sur la santé …

Il faut dire que Vincent Dedienne est parfaitement à l’aise dans la peau de ce personnage foncièrement gentil mais très emprunté, qui ne demande qu’à aider mais aspire aussi à une certaine reconnaissance de ses collègues ou de son management. Même si son jeu s’apparente à celui qu’on aime au théâtre, le film lui donne l’occasion de s’affirmer aussi à propos de sujets plus graves. Et puis les scènes qu’il partage face à Elsa son impressionnante patronne ou encore face à Hélène (Géraldine Nakache), cette syndicaliste au langage plutôt vert – et drôle- prête à en découdre avec tout le monde ajoutent un peu de sel à cette histoire pas si anecdotique que ça.

Au total, un bel exercice d’équilibriste pour ce jeune réalisateur assorti de répliques bien ajustées. Que demander de plus ?