Mon commentaire :

Pour son retour derrière la caméra, Robert Zemeckis, le vieux complice de Steven Spielberg nous propose une œuvre pour le moins originale, l’adaptation d’un roman conceptuel graphique ‘Ici’ (‘Here’ en anglais) de Richard McGuire, publié en 2014 (et pour info lauréat du Fauve d'or au Festival d'Angoulême 2016). Il s'agit donc d'un film très conceptuel, puisque toute l'action qu’on découvre se situe dans un même cadre et dans un même axe, en un seul et même plan fixe, donc l’image évolue simplement par l’apparition de touches qui se découpent dans le décor pour nous promener à travers le temps mais aussi à travers ce qu’on pourrait appeler l’espace-temps. Du temps des dinosaures – bien que cette séquence soit un peu too much ! – à aujourd’hui, la caméra est posée en un lieu depuis lequel on observe le quartier environnant, lieu qui deviendra le salon de la maison qui s’est construite à l’orée du XXème siècle et au sein duquel on verra se succéder les différents membres de la famille dont descendent Richard (Tom Hanks) et son épouse Margaret (Robin Wright).

Il est vrai que le réalisateur virtuose Robert Zemeckis et l’acteur Tom Hanks constituant depuis longtemps un tandem au cinéma, tandem multirécompensé par des prix comme pour ‘Forrest Gump’, il était logique que pour son retour derrière la caméra, le trio qu’ils constituent avec Robin Wright se reforme, 30 ans après ce film devenu culte. L’idée magique de faire revivre ces acteurs mythiques a sans doute été aidée par l’IA, puisqu’au cours du film, les personnages rajeunissent ou vieillissent physiquement sans avoir à procéder à des maquillages qui pourraient prendre des heures à être réalisés. En tout cas, à mesure que les générations se succèdent depuis les Indiens qui vivaient sur ce territoire jusqu’à ce jour, force est de constater que les émotions pleuvent, joies, deuils, naissances ou doutes se succédant allégrement, tout cela dans des décors évoluant avec le temps. ‘Here’ n’est peut-être pas un film grand public, mais que l’on ne s’y trompe pas, Robert Zemeckis nous fait bénéficier d’une nouvelle belle prouesse technique telle qu’il en a l’habitude de réaliser.