Mon commentaire :

‘Débâcle’, le premier de la réalisatrice belge Veerle Baetens (actrice par ailleurs découverte dans ‘Alabama Monroe’), s’apparente à un film coup de poing…

Eva (Rosa Marchant enfant, Charlotte de Bruyne adulte) appartient à une famille issue d’un milieu très modeste, avec des parents qui ne s’entendent plus, une mère alcoolique et deux amis garçons aux jeux cruels et pervers. Pour Eva, c’est le début de l’adolescence et avec tous les questionnements liés à cet âge, c’est le moment des bêtises les plus sombres, de l’oisiveté, mais aussi le moment où on a besoin aussi de compréhension et de réconfort…

‘Débâcle’ est l’adaptation d’un roman éponyme signé par Lize Spit (paru en France en 2018). C’est donc l’histoire d’Eva, cette jeune adulte revenue dans son village natal après de nombreuses années d’absence, comme pour régler ses comptes…La réalisatrice procède tout au long du film a d’habiles flashbacks qui resituent le cadre du drame dont a été victime Eva, drame qu’on a au début du mal à imaginer, jusqu’au moment où…Ainsi ressurgissent les images des étés passés, où l’insouciance quotidienne la plus naturelle de l’enfance côtoie les premiers émois amoureux, où l’innocence peut amener au pire.

C’est un cri de souffrance qui est transmis dans ‘Débâcle’, le besoin de hurler afin de briser un silence omniprésent qui a pesé comme une lourde pierre sur l’existence d’Eva.

Certaines scènes filmées sans complaisance sont parfois difficiles à supporter, tant l’atmosphère sordide est bien restituée. Mais il faut bien reconnaître que grâce également au talent des interprètes d’Eva, Veerle Baetens réussit ce premier film qui relate les traumatismes d’une enfant et les conséquences qui en découlent plusieurs années après.