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Résumé

Willis est un Américain d'origine asiatique qui tente de percer à Hollywood. Dans un monde qui voit tout en noir et blanc, qui se pense comme un affrontement entre Noirs et Blancs, Willis a-t-il sa place ?
Mêlant le petit et le grand écran, la série policière, le film de kung-fu, la comédie romantique, le film de procès, Charles Yu nous offre un grand roman américain, émouvant, tendre et parfois amer, un récit d'odyssée personnelle et de conquête sociale dans ce champ de bataille qu'est la société américaine.

Mon Commentaire

‘Chinatown, intérieur’ est définitivement un livre à part. D’abord dans sa forme, car il est écrit sous la forme d’un script, à la deuxième personne du singulier…Et puis bien sûr pour son fond, le récit des mésaventures de Willis, un jeune homme américain d’origine asiatique qui veut devenir acteur à Hollywood, son rêve ultime étant d’incarner bien sûr ‘Mister Kung Fu’, symbole optimum pour un Américain d’origine chinoise d’avoir réussi aux Etats Unis…

Mais aujourd’hui encore il est difficile pour un Asiatique de trouver sa place dans cette société américaine déjà préconditionnée par la coexistence difficile des communautés blanches et noires. Alors Willis accepte de faire le figurant dans des séries télé, en attendant d’être remarqué et de parvenir à ses fins. Déjà ses parents avant lui ont dû fournir des efforts pour se fondre dans cette société qui ne correspond pas à l’eldorado attendu…

Si la forme scénaristique du roman est originale, elle n’en facilite pas pour autant la lecture, au point de dissoudre les points d’humour et les sarcasmes qui pointent çà et là au fil du livre. On en arrive même au point de penser à abandonner à plusieurs reprises mais on insiste néanmoins pour comprendre pourquoi ce livre a néanmoins gagné le prestigieux National Book Award 2020 !  On arrive finalement à la triste constatation que le racisme dont sont victimes les Asiatiques depuis plusieurs siècles est malheureusement assez tristement banal. On se doutait bien que les Américains de souche ne portent pas beaucoup d’intérêts aux population immigrées, et qu’ils sont bien incapables de faire la distinction entre les ‘Jaunes’, qu’ils soient japonais, coréens, qu’il s’agisse des Chinois du continent ou de Taiwan, ou encore des Vietnamiens.

Le choix de Charles Yu – qui est scénariste pour la télévision américaine- d’utiliser le ‘tu’ pour apostropher le lecteur et le prendre comme témoin de la condition asiatique ne convainc pas vraiment mais surtout a tendance à accentuer le décalage existant dans la société entre les nationalités. Pourtant, certains passages s’avèrent instructifs et intéressants, notamment en fin d’ouvrage, surtout lorsque Willis fait sa propre plaidoirie devant le juge et accepte le fait que se sentir inférieur au Blanc, aspirer à être Blanc ne lui facilite pas la tâche pour se défendre face au racisme du Blanc…

Un livre hétéroclite où se mêlent réalité et fiction mais qui m’a malheureusement plutôt déçu.

Ma note : 10/20
Charles Yu twitter.jpegg

Photo  tweeter.fr

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