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Les cinéphiles chinois connaissent bien le metteur en scène Hu Guan, car il est notamment renommé pour la réalisation de nombreux blockbusters ces dernières années en Chine, films à gros budgets qui n’ont pas encore traversé les frontières de l’Europe. Pourtant, c’est pour un film intimiste, ‘Black Dog’ que le réalisateur a été sélectionné à cannes cette année et s’est vu décerner un Prix Spécial du Jury.

‘Black Dog’, c’est l’histoire d’amitié improbable entre un chien noir sauvage qu’on dit enragé et Lang (Eddie Peng, célèbre star chinoise ici méconnaissable) un homme qui vient d’être libéré après 10 ans de prison et revient dans son village de Chi Xia, à la porte du désert de Gobi. Pour sa réinsertion dans la société, la police lui propose de travailler au sein de l’équipe locale dont la tâche est de capturer les hordes de chiens errants qui se sont multipliés localement alors que leurs propriétaires les ont abandonnés, contraints de quitter ce village où l’activité minière a cessé.

L’histoire se déroule à quelques encablures de l’ouverture des J.O de Pékin de 2008 : il est par conséquent obligatoire partout dans le pays de procéder à une phase de rénovation totale des villes et villages, afin de mieux accueillir tout entrepreneur -peut-être- enclin à investir …Pour ce retour à la civilisation, il est clair que le mutique Lang n’est pas du genre très enthousiaste et se sent plus proche de ce grand chien noir, qui comme lui, effraie les habitants et qui préfère fuir la société…Pourtant, tous deux apprennent à se faire confiance et à se dompter mutuellement.

Ce film porte clairement des messages sociaux et politiques cachés, notamment en ce qui concerne la mainmise permanente du gouvernement sur la population, éloignée ou pas de la capitale. L’annonce de l’éclipse historique totale est édifiante en la matière…‘Black Dog’, offre donc évidemment une réflexion sur la vie des Chinois au début du XXIème siècle où qu’ils se trouvent .Mais de plus le metteur en scène porte une attention particulière – qu’on dit autobiographique – sur les rapports de respect et d’amour entre ce fils Lang ex-hors la loi et son père, qui a choisi de son côté de continuer à prendre soin des animaux du zoo local alors que la population active se mettait à déserter la région.

Au total et malgré quelques longueurs et répétitions, un film qui sous forme de fable met à jour un certain nombre de caractéristiques de la société chinoise, tiraillée entre traditions locales et contraintes à peine voilées du régime politique.