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Résumé

En 1897, la publication de J'accuse... ! Et l'engagement d'Émile Zola dans l'affaire Dreyfus déclenchent des torrents de haine. Les attaques ne cessent de pleuvoir sur l'auteur des Rougon-Macquart, devenu la cible, entre autres, du fondateur de la Ligue antisémite de France et de La Libre Parole, Édouard Drumont. Lorsqu'en septembre 1902, Zola décède à son domicile d'une intoxication au monoxyde de carbone, sa mort, officiellement considérée comme accidentelle, ne permet pas d'écarter la piste de l'assassinat - le conduit de sa cheminée pourrait avoir été délibérément bouché - car le célèbre écrivain avait plus d'un ennemi.
Depuis les moqueries dont il fut la cible sur les bancs de l'école, où il rencontra Cézanne, jusqu'à ses amours dans les bras d'une lingère accorte, Assassins ! revient sur la vie de l'homme derrière le mythe littéraire. En réponse aux dernières pensées du condamné, les suspects défilent sur la scène politique gangrénée par l'intolérance.

Mon Commentaire

Tout le monde connaît Émile Zola, l’incontournable écrivain de la littérature française, c’est certain. D’une part par le truchement de toutes ses créations romanesques regroupées sous le nom des Rougon Macquart - 20 tomes, au moins mille deux cents personnages -, mais également pour le rôle qu’il a joué en 1897 dans l’affaire Dreyfus avec la publication de ‘j’accuse’... En revanche, on connaît moins ses origines, les détails concernant sa jeunesse puis celles de son intimité. Une chose est cependant certaine, c’est la date de sa mort : le 29 septembre 1902, chez lui, suite à une intoxication au dioxyde de carbone, selon les dires avérés des médecins et experts qui ont découvert son corps, alors que son épouse Alexandrine, même si elle aussi a été incommodée, en réchappera.

Accident domestique ou attentat ? Tel est le point de départ de ce roman passionnant mais glaçant, qui nous propose non seulement un éclairage nouveau et bienvenu sur les origines italiennes de l’écrivain et les difficultés qu’il a rencontrées avant de devenir célèbre. Mais ‘Assassins !’ nous fait également le récit de l’atmosphère de pure déliquescence de la société française de la fin du XIXème siècle. Car depuis l’affaire Dreyfus, la montée de l’antisémitisme a atteint un tel paroxysme parmi certains Français qu’il faudrait vraiment peu de choses pour que la IIIème République n’implose et que la société ne bascule dans un régime raciste totalitaire dont le seul but est d’exterminer sans autre forme de procès la population juive en totalité, ainsi que de se débarrasser de tous ceux qui en prennent la défense.

Face à un petit ‘émigré’ italien qui aura le cran de s’élever contre ces manœuvres destructrices, on fait la découverte de groupes plus ou moins occultes parmi la haute bourgeoisie parisienne dont le seul but est de renverser la République et qui ne rêve que d’un monde où la population aryenne catholique et pratiquante serait la seule à gouverner…. Dans ‘Assassins ! ’, on comprend que la popularité de Zola auprès des classes sociales les plus démunies empêche de facto tout passage à l’acte dans la violence, d’où l’obligation de faire usage d’autres moyens pour le faire taire…

Ce qui fait vraiment froid dans le dos, c’est l’aspect très actuel de ce roman qui fait irrémédiablement penser aux affirmations qui sont assenées aujourd’hui par des candidats à l’élection présidentielle prochaine…La seule différence de nos jours étant que la population visée par cette volonté d’éviction n’est plus la population juive mais celle des Maghrébins, Africains ou autres émigrés…

Un roman court mais édifiant, qui contient des passages particulièrement difficiles et barbares.

Ma note : 16/20
Jean-Paul Delfino Babelio.jpeg

Photo Babelio

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