Pour se repérer dans la jungle de la culture ... selon mes goûts !
Casting :
Mikey Madison
Mark Edydelsteyn
Yura Borisov
Karren Karagulian
Vache Tovmasyan
Ivy Wolk
Darya Ekamasova
Lindsey Normington
Synopsis
Anora, jeune strip-teaseuse de Brooklyn, se transforme en Cendrillon des temps modernes lorsqu’elle rencontre le fils d’un oligarque russe. Sans réfléchir, elle épouse avec enthousiasme son prince charmant ; mais lorsque la nouvelle parvient en Russie, le conte de fées est vite menacé : les parents du jeune homme partent pour New York avec la ferme intention de faire annuler le mariage...
Mon commentaire :
On ne peut pas regarder ‘Anora’ sans avoir en arrière-pensée le film de Gary Marshall ‘Pretty Woman’ (1990) : dans les deux cas, la rencontre banale mais payante entre une prostituée et un homme richissime dont l’histoire bascule vers autre chose. Mais là où Julia Roberts et Richard Gere représentaient un côté iconique glamour de l’époque, la rencontre entre Ani -Anora (Mikey Madison) la strip-teaseuse hard de Brooklyn et Vanya- Ivan (Mark Eydelsteyn) le fils d’un richissime oligarque russe parait beaucoup plus ‘hot’ et surtout bien plus ‘trash’.
Au-delà des nombreuses scènes de rapports sexuels, le réalisateur penche clairement vers le côté ‘Sex, drogs, alcool and rock’n roll’, tout au moins lors d’une première partie de ce film aux allures de conte de fée, genre Cendrillon du XXIème siècle, jusqu’au mariage célébré à Vegas par les deux jeunes amants insouciants… Car leur rêve et leur idylle sont mis en suspension par l’homme de main des parents d’Ivan et ses deux sbires, parents qui de Russie exigent l’annulation immédiate de ce mariage. Et en attendant leur arrivée en jet privé à New York, Ani et Ivan vont devoir faire front…
Dans cette seconde partie du film, le rythme s’emballe et on assiste au début d’une comédie plutôt efficace et drôle – bien qu’un peu braillarde- qui s’organise autour d’une course poursuite dans le milieu de la communauté russe installée à New York. Sean Baker nous plonge habilement dans la nuit américaine où le climat hivernal prend de plus en plus de place, alors que règne une tension de plus en plus intense autour d’Ani qu’on veut forcer à divorcer contre son gré.
Petit à petit ce qui était parti comme un conte de fées bascule vers un film dramatique beaucoup moins léger, au sein duquel l’éducation parentale apparait comme un fiasco total, qui parle aussi de la vanité des sentiments, de la vacuité des propos, de l’instabilité de la jeunesse et de la difficulté de survivre dans une mégalopole américaine donc de l’importance de l’argent ! Au total, un film original qui finalement émeut, même si l’attribution d’une Palme d’Or à Cannes parait plutôt disproportionnée à mon sens, et qui doit surtout beaucoup à l’interprétation intéressante de ses deux acteurs principaux.