Mon commentaire :

Voici un film qui a atterri bizarrement directement sur Prime Video, sans faire de bruit, alors qu’il a bénéficié de très bonnes critiques outre Atlantique et a tout de même obtenu 5 nominations aux Oscar 2024, notamment celui du Meilleur Rôle masculin pour Jeffrey Wright …L’acteur incarne donc Thelonious -Monk- Ellison, un écrivain afro-américain auteur de romans en manque de succès commercial, qui sous couvert d’un pseudo bidon, soit disant ex taulard, se lance dans l’écriture d’un nouveau livre plutôt trash, bourré de clichés de de provocations en tout genre qui font le bonheur d’une certaine frange de lecteurs blancs bien-pensants.

Parti d’un immense canular, Monk – et son pseudo qui veut rester hors de portée des médias- se retrouve même involontairement sous les feux de la rampe alors que son livre scandaleux et provocateur est appelé à être adapté à l’écran par un metteur en scène en vue qui pense réaliser un film à succès.

Le film brille surtout par le portrait au vitriol de cette société américaine du XXIème siècle que le réalisateur établit. Il vise en premier lieu les lecteurs de tout poil, mais aussi et surtout les critiques littéraires démago, les éditeurs de livres et producteurs de films sans scrupules, le milieu des remises de Prix et décorations en tout genre. Mais tout cela avec un humour poussé, parfois au vitriol, tout en conservant à son histoire un fond doux-amer et une jolie réflexion sur le monde des ‘Noirs’ : il évoque leurs difficultés pour s’épanouir intimement, celles pour vivre dignement en bénéficiant de couverture sociale, celles pour sortir de l’anonymat lorsqu’on est créateur…

Jeffrey Wright est particulièrement convaincant dans le rôle cet auteur facétieux qui hésite à tout lâcher ou à aller encore plus loin, mais qui par ailleurs éprouve des difficultés à trouver le bonheur et sa place auprès des siens.

Une jolie découverte !