Mon commentaire :

Gloria, (Ilça Moreno Zego), c’est la nounou cap verdienne que Cléo (Louise Mauroy-Panzani), tout juste 6 ans adore. Car c’est Gloria qui l’élève depuis sa plus tendre enfance, en lieu et place d’une maman décédée. On comprend alors combien c’est un véritable drame quand Gloria annonce à Cléo qu’elle doit rentrer définitivement et d’urgence au Cap-Vert, auprès de ses enfants, par suite de la disparition de sa propre mère. Cléo bouleversée ne lui demande qu’une seule chose : la revoir au plus vite…C’est chose faite à l’occasion des vacances d’été, où le père de Cléo accepte l’invitation de Gloria de l’accueillir dans sa famille.

On apprend que pour ce premier long métrage, la réalisatrice Marie Amachoukeli s’est inspirée de son expérience personnelle…Mais l’originalité du film réside d’abord dans la façon dont elle réussit à filmer sans beaucoup de dialogues toute l’émotion et la tendresse que partagent Gloria et la petite Cléo, qui doit à contrecoeur dès son arrivée faire avec la présence des véritables enfants de Gloria et apprendre à la partager. On admire la pudeur avec laquelle s’expriment leurs sentiments réciproques.

L’autre surprise sympathique, ce sont les brefs interludes constitués de véritables peintures animées qui rythment les expériences et réflexions de Cléo. Cette partie, confiée à la création de Pierre Emanuel Lyet, qui peut symboliser et synthétiser tout ce qui se passe dans la tête d’un enfant est particulièrement réussie.

Mais en plus et pour finir, on ne peut que fondre devant le personnage de cette petite Cléo, hyper naturelle, sa bouille ronde, ses boucles brunes et ses yeux malicieux cachés derrière d’énormes lunettes, qui donne le change à Gloria, mère courage comme de nombreuses autres nounous qui pour faire vivre les siens doit aller travailler aux antipodes. Le film mérite d’interroger sur ce sujet de l’éloignement et des conséquences affectives. Un joli film plein de sens et assez bouleversant.