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Casting : 

Kani Kusruti

Divya Prabha

Chhaya Kadam

Hridhu Haroon

Azees Negumandag

Synopsis

Sans nouvelles de son mari depuis des années, Prabha, infirmière à Mumbai, s'interdit toute vie sentimentale. De son côté, Anu, sa jeune colocataire, fréquente en cachette un jeune homme qu’elle n’a pas le droit d’aimer. Lors d'un séjour dans un village côtier, ces deux femmes empêchées dans leurs désirs entrevoient enfin la promesse d'une liberté nouvelle.

Mon commentaire :

On ne pourra plus dire que le cinéma indien, c’est Bollywood ou rien. Preuve en est une nouvelle fois avec ce tout premier long métrage signé par la réalisatrice Payal Kapadia, ‘All we imagine as light’, récompensé qui plus est – pour la 1ère fois en trente ans – par le Grand Prix au Festival de Cannes cette année. Il s’agit de l’histoire de trois femmes, dont Prabha (Kani Kusruti) et Anu (Divya Prabha), toutes deux infirmières dans un hôpital de Mumbai, qui de plus partagent un petit appartement en banlieue de la mégalopole.

Si Prabha, mariée, se refuse à aimer de nouveau même si elle n’a plus de nouvelles de son mari parti en Allemagne depuis longtemps, Anu, sa jeune collègue, veut quant à elle échapper au destin que lui proposent ses parents, lui trouver rapidement un mari. Anu veut vivre avec son temps, au point de commencer une liaison amoureuse avec Shiaz (Hridhu Haroon), un jeune homme dont le principal défaut est …d’être musulman, compliquant ainsi leur relation…

La réalisatrice filme Mumbai caméra à l’épaule un peu comme un documentaire. Elle nous rappelle sa surpopulation chronique, son architecture et ses transports bondés avec beaucoup de talent artistique, sans oublier comment la misère côtoie les nantis. Quand vient le temps de nous présenter ses deux ‘héroïnes’, on comprend que toutes deux se sont désormais fondues dans cet univers bruyant et bigarré, même lorsqu’elles subissent les affres d’une météo souvent pluvieuse voire tempêtueuse. Leur vie n’est plus qu’une routine et leur passé – puisque toutes deux viennent d’autres régions d’Inde – presque oublié. Du désir, Prabha n’en n’a plus ou fait de son mieux pour le mettre en sommeil, allant parfois jusqu’à brider celui d’Anu, se permettant au passage d’interférer en la matière…Pourtant, un séjour impromptu dans un village côtier hors de Mumbai va se révéler utile…

Ce qui surprend dans ce film ouvertement féministe mais sans l’ombre d’un conflit ou d’une tension, c’est toute la douceur qui en émane et la délicatesse avec laquelle tout est filmé, comme si la metteuse en scène ne voulait montrer que la beauté naturelle des choses. C’est vrai pourtant que la langueur de l’histoire peut occasionner une certaine torpeur, qui pour certains pourra conférer à l’ennui…La poésie de ce film sur l’amour, le désir et l’émancipation féminine est soulignée par une bande originale très agréable composée par le musicien indien Topshe.

Ma note :      15/20
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