Mon commentaire :

‘A man’, c’est le 4ème long métrage du réalisateur japonais Kei Ishikawa, un thriller construit autour de la quête de la véritable identité d’un défunt…Il faut dire que Rie (Sakura Andô), une jeune femme qui a perdu l’un de ses enfants, rencontre dans la librairie où elle travaille un homme (Masataka Kubota) dont elle tombe amoureuse . Alors que le couple semble vivre en parfaite harmonie, le mari est victime d’un terrible accident qui le tue sur le coup. Mais Rie incidemment découvre que son défunt mari n’est pas celui qu’il prétendait être…Elle engage alors Aira Kido (Satoshi Tsumabaki) un séduisant avocat pour qu’il fasse la lumière sur qui était vraiment ce mari, qui était la personne dont il a pris l’identité et dans quel but…

Les spectateurs qui attendent de suivre le déroulement d’une enquête judiciaire classique risquent d’être franchement déçus, car ‘A man’ c’est avant tout un film qui parle de la recherche identitaire. Celle du mari défunt bien évidemment, mais par extension celle de tout personnage qui fait partie intégrante de ce film, y compris la personnalité de l’avocat, appartenant à la troisième génération descendant de Coréens …le réalisateur prend son temps pour créer une ambiance au sein de laquelle domine le flou, accentué par des flashbacks qui parfois apportent quelques explications, mais pas de façon systématique. Le rythme du film s’avère particulièrement lent , et malgré une mis en scène particulièrement soignée, il arrive qu’on finisse par se perdre dans certains méandres de l’histoire.

L’apparition dans les premiers instants -ainsi qu’en fin de film- du tableau de Magritte,’ La reproduction interdite’ représentant un homme de dos face à un miroir et dont le reflet est à l’envers pose aussi question …Car ’A Man’ interroge précisément de façon surréaliste sur notre identité profonde,  mais aussi sur les faux-semblants et les apparences trompeuses. 

Film éminemment symbolique de la société japonaise actuelle, ‘A man’ est un film esthétique qui se laisse regarder avec intérêt, un peu comme une oeuvre d’art stylistique , mais qui a pour corollaire une trame un peu trop tortueuse.